Budget 2025 : "La seule arme dont je dispose, c'est la censure", estime Olivier Faure
Si le gouvernement engage sa responsabilité, via l'article 49.3 de la Constitution, pour imposer le projet de loi de finances pour 2025, "la seule arme dont je dispose, c'est la censure", a estimé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), sur franceinfo lundi 25 novembre. Quelques heures plus tôt, la cheffe du groupe de députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a, elle aussi, maintenu sa menace de censure du gouvernement, après son entretien avec le Premier ministre Michel Barnier.
Olivier Faure ne fait pas confiance à l'élue du RN : "Je sais que ce qu'elle dit un jour peut ne pas être vrai le lendemain". Le chef de file du PS tient à rappeler "que la raison pour laquelle le Nouveau Front populaire n'a pas été appelé à Matignon, c'était parce que Marine Le Pen avait annoncé, ainsi que les macronistes, qu'ils censureraient d'entrée de jeu un gouvernement qui serait dirigé par un membre du NFP."
Cependant, Olivier Faure ne dit pas clairement qu'il refusera de joindre les voix du NFP à celle de l'extrême droite pour faire tomber le gouvernement. "Quand je vote, par exemple la censure, je le fais pour des raisons qui me sont propres, et je n'attends de personne qu'il me juge, qu'il me rejoigne", établit le premier secrétaire du PS.
Divers élus de droite et du gouvernement ont prédit ces derniers jours une "crise financière" ou "le chaos" si la censure était votée et si le gouvernement tombait. "Vous ne croyez pas qu'on a un peu le dos large là !?", grince alors Olivier Faure. "Qui nous a mis dans cette situation-là, qui a dissous, qui a refusé la tradition républicaine, qui ensuite a refusé toute forme de compromis à l'Assemblée ? C'est nous ou ce sont eux ?", dénonce le député socialiste. "On a mis à la tête de ce gouvernement un Premier ministre qui est issu de la formation politique qui a fait le plus mauvais score aux élections législatives. Et on veut nous dire à nous que nous sommes responsables quand nous ne suivons pas."
Olivier Faure dit respecter "la base d'un projet" et des "convictions", qui lui ont permis "d'être réélu par ses concitoyens". "Et donc quand ces convictions sont blessées parce que le gouvernement entend faire, effectivement, la seule arme dont je dispose, c'est la censure", tranche le député de la Seine-et-Marne.
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