Éventuel ministère de l'Immigration : "Si c'est pour ressusciter le ministère de l'Identité nationale, très peu pour moi", réagit Roland Lescure
Alors qu'un retour du ministère de l'Immigration est en cours de réflexion à Matignon, "j'hésite à commenter des réflexions", cependant, "si c'est pour ressusciter le ministère de l'Identité nationale, franchement très peu pour moi", réagit lundi 9 septembre sur franceinfo Roland Lescure, ministre démissionnaire de l'Industrie et de l'Énergie et vice-président de l'Assemblée nationale. Un précédent ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire avait été créé en 2007 sous le gouvernement Fillon, lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. Il avait été dirigé par Brice Hortefeux puis Éric Besson, avant d'être supprimé en 2010.
Pour Roland Lescure, "si c'est pour mettre en place des réflexions et des discussions apaisées sur un sujet qui le mérite pourquoi pas", argumente le ministre démissionnaire de l'Industrie qui a "vécu dix ans au Canada où il y a un ministère de l'Immigration, on y présente des budgets de l'intégration économique, on y discute des besoins de main d'œuvre, des critères de régularisation, du volume d'immigration qu'on souhaite avoir tous les ans", détaille-t-il.
S'il n'a pas d'objections de principe quant à l'existence d'un tel ministère, Roland Lescure trace tout de même des lignes rouges : "Si on créait ce type de ministère, il faudrait me rassurer sur ses objectifs et ses finalités, si c'est pour supprimer l'AME [Aide médicale d'État] pour moi c'est non, c'est sans moi, si c'est faire un moratoire sur l'immigration qui consisterait à dire que l'immigration économique, c'est terminé, pour moi, c'est non, c'est sans moi", pointe le ministre démissionnaire. Lors de la primaire des Républicains en 2022, Michel Barnier portait comme propositions notamment la fin de l'AME et un moratoire sur l'immigration.
Pas de censure ni de confiance "automatiques"
Concernant une éventuelle motion de censure contre Michel Barnier, Roland Lescure explique que sa "confiance n'est pas automatique". "Évidemment je ne juge pas sans savoir, j'attends de savoir avant de voter. C'est une situation politique inédite et il n'y a pas de raisons que je soutienne de manière automatique quelqu'un qui ne vient pas de ma famille politique et qui ne m'a pas dit avec qui et surtout ce qu'il souhaitait faire", précise Roland Lescure.
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