Gouvernement : "Il faut combattre de toutes ses forces ce mauvais budget", affirme le député socialiste Philippe Brun

Philippe Brun, député socialiste de l'Eure et vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée, étiat l'invité de franceinfo soir jeudi 10 octobre.
Article rédigé par franceinfo
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Philippe Brun, député socialiste de l'Eure et vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée, le 10 juin 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Il y a quelques contributions des grosses fortunes, mais elles sont trop faibles", déplore jeudi 10 octobre sur franceinfo Philippe Brun, député socialiste de l'Eure et vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée interrogé dans franceinfo soir. "Les hausses d'impôts pour les plus riches sont extrêmement faibles", dénonce-t-il, ajoutant que "ce budget est équilibré en prélevant sur les classes sociales et populaires". "Il faut combattre de toutes nos forces ce mauvais budget", plaide-t-il.

Désindexation des retraites "insupportable"

Alors que le volet "recettes" du projet de budget 2025 est présenté jeudi soir en Conseil des ministres et sera débattu à l'Assemblée à partir du 21 octobre, les pistes d'économies envisagées par le gouvernement de Michel Barnier ne sont pas au goût du député socialiste. Il prend pour exemple "la désindexation des retraites, ce sont des gens qui touchent entre 900 et 1 000 euros qui ne verront pas leur pension revalorisée, et qui vont devoir faire face à la hausse des prix de l'alimentation, c'est insupportable".

La participation exceptionnelle des 65 000 foyers les plus aisés annoncée par Michel Barnier "vient bien tard", déplore Philippe Brun. "Si nous avons un tel déficit aujourd'hui c'est parce qu'il y a eu 50 milliards d'euros de baisses d'impôts pour les plus riches durant les 7 dernières années."  Un temps évoqué à Bercy, le vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée indique avoir refusé le poste : "Je n'étais pas d'accord dans le fond avec ce qui a été proposé. Le pays est dans une situation financière très grave, et ceux qui en sont à l'origine sont à nouveau au gouvernement, sans aucun changement de cap".

Au PS, "il faut une discussion sur la ligne politique"

Questionné sur le maintien ou non d'Olivier Faure à la tête du PS, le député socialiste botte en touche : "La question sera posée au moment du prochain congrès". L'actuel premier secrétaire du PS est pointé du doigt par une frange du parti, dont François Hollande, pour son rapprochement avec La France insoumise, mais ce n'est pas la question, selon Philippe Brun.

"La vraie question, au-delà de celle des alliances, c'est l'identité du PS. Si la question des liens avec Jean-Luc Mélenchon est aussi écrasante, c'est parce que le PS n'a rien à dire d'autre. Il faut que le parti s'affirme et retrouve la conscience de ce pourquoi il a été créé à la fin du XIXème siècle : défendre les intérêts de classe", argumente le député de l'Eure.

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