Présidentielle américaine : "Il y a une impression de fébrilité", raconte l'ancienne secrétaire d'État Rama Yade

L'ancienne secrétaire d'État sous Nicolas Sarkozy, aujourd'hui directrice Afrique du think tank américain Atlantic Council, livre sur franceinfo son analyse de la campagne présidentielle aux États-Unis.
Article rédigé par franceinfo
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Rama Yade, ancienne secrétaire d'État sous Nicolas Sarkozy, directrice Afrique du think tank américain Atlantic Council, en 2018. (SIAVOSH HOSSEINI / NURPHOTO via AFP)

À quelques jours de l'élection présidentielle aux États-Unis, "il y a une impression de fébrilité, de tension", raconte ce lundi sur franceinfo Rama Yade, ancienne secrétaire d'État sous Nicolas Sarkozy, directrice Afrique du think tank américain Atlantic Council et autrice de Les leçons de l'Amérique. Nation et Puissance, aux éditions L’Harmattan. "Tout le monde retient son souffle", ajoute-t-elle, alors que les deux candidats, Donald Trump et Kamala Harris, tiennent leurs derniers meetings. "Les sondages sont serrés, ça change tous les jours, on est dans la marge d'erreur", souligne Rama Yade. 

L'ancienne secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères relève également une "dramatisation" de la campagne. Elle fait allusion aux propos outranciers et polémiques de Donald Trump, ou du comédien Tony Hinchcliffe, lors d'un son meeting dimanche au Madison Square Garden de New York. "Tu es une vice-présidente de merde. La pire. Tu es la pire vice-présidente. Kamala tu es virée, sors d’ici, tu es virée", a déclaré le candidat républicain. L'humoriste a, lui, comparé Porto Rico à "une île flottante d'ordures au milieu de l'océan".  

Trump "n'a plus de limite" 

La "radicalité" de l'ancien président des États-Unis et de ses soutiens "n'a plus de limite puisque cela n'empêche pas les bons scores dans les sondages", estime Rama Yade. Selon elle, il ne cherche pas à rassurer les électeurs qui hésitent et qui doutent à cause de sa "radicalité", mais "plutôt à mobiliser son électorat". 

À l'inverse, la candidate démocrate Kamala Harris, "change de stratégie", estime Rama Yade. Après avoir "durci le ton" en lançant "des attaques contre Donald Trump", elle "rééquilibre en prenant des positions sur le fond", note la directrice du think tank américain. Par exemple, "face aux outrances sur Porto Rico, elle est allée visiter un restaurant portoricain à Philadelphie pour y parler de modernisation du réseau énergétique, réduction du coût du logement ou d'accès aux soins de santé".

Cette stratégie est judicieuse parce que Kamala Harris "n'arrivera jamais à égaler Donald Trump dans ce registre" de l'outrance, ajoute l'ancienne secrétaire d'État, d'autant plus que les "Américains la connaissent moins". Donc, il vaut mieux "insister sur ce qu'elle peut apporter à l'Amérique plutôt que de surjouer les attaques", plaide Rama Yade.  

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