Réforme des retraites : il faut "sauver le système par répartition", estime le secrétaire d’Etat chargé des retraites et de la santé au travail
" La retraite, cela concerne tout le monde, on a tous besoin d'être rassurés", assure sur franceinfo Laurent Pietraszewski.
Invité mercredi 10 novembre de franceinfo, Laurent Pietraszewski, secrétaire d'Etat chargé des retraites et de la santé au travail, estime qu'il faut "sauver le système par répartition" et assure que ce sera "une priorité pour 2022", si Emmanuel Macron est candidat et réélu. Lors de son allocution mardi, le chef de l'Etat est notamment revenu sur la réforme des retraites en précisant qu'elle serait remise à plus tard.
franceinfo : "Les conditions ne sont pas réunies pour lancer aujourd'hui le chantier de la réforme des retraites", d'après Emmanuel Macron. Est-ce vraiment à cause de la crise sanitaire ou avez-vous redouté la réaction de la rue ?
Laurent Pietraszewski : Le Président de la République a le mérite de la constance. Il avait clairement dit les choses le 12 juillet déjà, en rappelant que cette réforme, qui est importante et qui se fera rapidement, ne peut se faire que si la situation sanitaire est maîtrisée, l'activité économique solidement ancrée et la reprise constatée. De plus, les partenaires sociaux, les organisations syndicales et patronales, nous ont invités à nous concentrer sur la reprise économique. Les indicateurs sont d'ailleurs bons sur le fond. Je crois que l'on ne peut pas nous faire le reproche d'écouter ce que nous disent les partenaires sociaux en la matière. Je garde de tout ce travail que nous avons mené avec les citoyens et les parlementaires sur le projet de loi du système universel, l'idée qu'il faut être le plus clair quand on s'exprime auprès d'eux sur le sujet des retraites qui touche tout le monde. Il faut que l'on puisse aujourd'hui sauver notre système par répartition, c'est ce qui est fondamental pour nos concitoyens. La retraite, cela concerne tout le monde, on a tous besoin d'être rassurés. Je m'occupe des plus de 16 millions de retraités dans notre pays, qui ont besoin d'être rassurés sur le fait que tous les mois ils vont percevoir leur pension. Je m'occupe aussi de ceux qui seront demain les futurs retraités pour sauver le système par répartition qui nous lie entre les générations. Il est nécessaire pour cela de le mettre à l'équilibre, et on le fait d'une relation relativement simple, c'est en travaillant plus.
Le chef de l'Etat a dit hier qu'il faut "travailler plus longtemps en repoussant l'âge légal". Ce sont finalement des réformes envisagées par la droite auparavant, nous revenons à un schéma plus ancien, plus classique ?
Sauvegarder notre système de retraites, je ne sais pas si c'est classique, mais c'est du bon sens et c'est indispensable. Ce sera une priorité pour 2022, si Emmanuel Macron est candidat et réélu. Ce système de retraites, c'est ce qui fait le socle de notre contrat social entre nous, entre les actifs et les aînés, entre les générations, entre les différentes catégories socio-professionnelles. Je crois que c'est un bel objectif, et ce n'est pas le seul qu'a donné le président de la République. Il a aussi parlé de lutter contre les inégalités qui existent dans le système actuel, d'harmoniser les règles qui, à la fois, concernent le privé et le publique.
Emmanuel Macron a beaucoup répété le mot "travail" pendant son discours. C'est le candidat du travail qui se profile ?
Le travail, c'est la signature politique de cette majorité présidentielle autour du président de la République. Avant de m'engager en politique en 2017, j'étais comme 20 millions de Français, un salarié, un actif, au sens le plus classique du terme. Je crois que le travail nous permet, sur le fond, de réussir notre vie, de construire notre vie de famille, de nous épanouir, de construire des projets pour nous, pour nos enfants. C'est par le travail qu'on rassurera tout cela. C'est aussi par le travail que l'on maintiendra notre haut niveau de protection sociale parce que nous pouvons en être fiers, et il faut le financer et pour le faire, il faudra travailler plus.
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