Affaire Ferrand. "Un mélange des genres incompatible avec la demande citoyenne", juge Yannick Jadot
Yannick Jadot, invité jeudi de franceinfo, a estimé "logique" que le ministre de la Cohésion des territoires démissionne. L'eurodéputé écologiste voit dans cette affaire, "les mêmes stratégies de déni que l'affaire Fillon".
Le député européen Europe-écologie-Les Verts, Yannick Jadot, invité jeudi 1er juin de franceinfo, a réagi à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Brest (Finistère) sur l'affaire Ferrand. "Il est normal que la justice engage ce travail. Il y a un tel mélange des genres avérés qui a été mis sur la place publique ces derniers jours et là, ce n'est pas un travail d'enquête", a-t-il déclaré.
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"C'est le ministre qui va annoncer à toutes les collectivités la réduction de leur budget (...) Et il y a des mélanges de genre qui sont incompatibles avec la demande citoyenne aujourd'hui", a précisé Yannick Jadot sur franceinfo.
Ferrand : "les mêmes leviers que l'affaire Fillon", "la démission parait logique" pour Yannick Jadot #8h30Aphatie pic.twitter.com/ahBbqE5agr
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"François Fillon avait gagné sa primaire sur la probité sur le renouvellement dans les pratiques et finalement, il se fait prendre la main dans le pot de confiture. Richard Ferrand participe à un gouvernement qui revendique le même renouvellement des pratiques politiques, et on voit qu'il a baigné dans ces pratiques de confusion", a déclaré Yannick Jadot, allié de Benoît Hamon, candidat PS lors de la présidentielle. La démission de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion territoriale "est logique", selon l'eurodéputé.
Pour Yannick Jadot, la comparaison avec l'affaire Fillon ne s'arrête pas là : "Nous sommes dans les mêmes stratégies de déni que l'affaire Fillon, on renvoie vers les électeurs la possibilité de trancher, on indique légitiment la présomption d'innocence mais encore une fois les faits sont avérés et d'ailleurs monsieur Ferrand ne les conteste pas."
"Acteurs constructifs" face à Nicolas Hulot
Pour les législatives des 11 et 18 juins prochains, il y aura 460 candidates et candidats, a précisé Yannick Jadot. "Nous sommes prêts à être des acteurs constructifs", a-t-il ajouté. "J'ai fait le Grenelle de l'environnement avec Sarkozy et on a contribué, même quand j'ai quitté le gouvernement et l'équipe d'Hollande, au succès de la COP21", a-t-il poursuivi. Pour l'eurodéputé, "Nicolas Hulot est un peu isolé. Il faut des députés écologistes, sinon, les actes écologistes ne sont pas posés car ils s'arrêtent au moment où interviennent les lobbies".
Les députés écologistes pourraient-ils voter au cas par cas des projets portés par Emmanuel Macron ? "Bien sûr, comme on l'a toujours fait", a répondu Yannick Jadot. "Nicolas Hulot, dans ce gouvernement a besoin d’être soutenu et pour cela, il faut des députés écologistes, parce que l'écologie n'est pas un pilier d'En marche", a-t-il précisé, ajoutant qu'il "aide toute mesure écolo".
"Je ne veux pas d'un avenir pour Nicolas Hulot comme Borloo, un ministre convaincu mais qui avait besoin de Nicolas Sarkozy pour les arbitrages. Nicolas Sarkozy a abandonné Borloo qui était dans les cordes quand il a vu que sa petite orientation écolo ne payait pas électoralement", a conclu Yannick Jadot.
Vers une plainte après le signalement frontiste
Yannick Jadot, eurodéputé (EELV) fait partie des 19 eurodéputés concernés par une enquête préliminaire pour abus de confiance, ouverte par le parquet de Paris. L'enquête fait suite au signalement de l'eurodéputée FN, Sophie Montel, qui qui a fait état de soupçons d'emplois fictifs parmi des assistants d'eurodéputés. Yannick Jadot estime qu'il s'agit d'"une dénonciation calomnieuse". "Au début, on pensait que c'était un canular", a-t-il déclaré.
Assistants parlementaires / FN : une "dénonciation calomnieuse" pour Yannick Jadot, qui "pense" porter plainte #8h30Aphatie pic.twitter.com/bTq8ozwU1b
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L'écologiste envisage de porter plainte, même si au départ il jugeait la situation "tellement grotesque" qu'il ne "voulait pas alourdir le travail de la justice". Finalement, l'eurodéputé estime qu'"on ne peut pas laisser le FN mettre le doute sur une institution et sur le travail des eurodéputés". Pour Yannick Jadot, les révélations sur les eurodéputés FN ne sont pas terminées : "On va bientôt savoir que le Front national a détourné des millions d'euros d'argent public européen (...) L'addition entre Le Pen père, Gollnisch, Le Pen fille, les différents élus du FN, vous verrez que ce seront bientôt des millions qu'ils devront au Parlement et aux contribuables européens."
Regardez l'intégrailté de l'entretien de Yannick Jadot sur franceinfo jeudi 1er juin 2017.
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