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"L'Union européenne est immigrationniste", selon Marine Le Pen

La présidente du Rassemblement national, invitée lundi de franceinfo, déclare qu'il n'est "pas raisonnable de confier" à l'Union européenne, "le soin de lutter contre l'immigration".

Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen, invitée lundi 25 juin de franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

La présidente du Rassemblement national, invitée 25 juin de franceinfo, a estimé que "l'Union européenne est immigrationniste". Au lendemain d'un mini-sommet européen à Bruxelles visant à calmer les tensions sur l'immigration mais qui s'est soldé par un échec, "lui confier le soin de lutter contre l'immigration ne me paraît pas raisonnable" , a déclaré Marine Le Pen, en direction de l'UE. 

"L'Union européenne en réalité souhaite qu'il y ait une immigration forte à destination des pays de l'UE, donc [les pays membres] ne peuvent pas se mettre d'accord", affirme la présidente du Rassemblement national. "Nous sommes confrontés à la déliquescence totale de l'UE" qui est "en pleine implosion", notamment sur ce sujet de l'immigration qui "doit être gérée de manière nationale", selon elle, le problème étant "qu'on a supprimé les frontières des pays au sein de l'Union européenne".

Pour Marine Le Pen, son "ami" le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, "est le premier à dire non [à la politique migratoire de l'UE] et évidemment ça choque les bonnes âmes qui ne supportent pas que l'on puisse changer une politique dont on a vu pourtant les méfaits depuis 30 ans""Vous le trouvez peut-être un peu rude, moi je pense qu'il dit les choses sans fard, et que c'est ce qu'attendent les Italiens qui sont d'ailleurs 80 % à être d'accord avec lui sur les décisions prises sur l'immigration", a-t-elle avancé.

Les européennes : "en première ligne" d'un "combat"

Marine Le Pen a affirmé ce lundi sur franceinfo qu'elle serait "en première ligne" des élections européennes, "essentielles", sans dire si elle sera en tête de liste et sans donner de nom. Pour la présidente du Rassemblement national, ce sera l'occasion pour "ceux qui refusent le diktat de l'Union européenne" de se rassembler et de mettre fin à "l'Union européenne carcérale" dans un "bouleversement historique".

"Je crois que nous sommes à un moment de bascule, c'est enthousiasmant pour nous parce que je crois que nous pouvons changer profondément la nature de l'Union européenne", estime-t-elle en expliquant qu'elle veut notamment que chaque pays puisse avoir sa propre politique migratoire. "Au nom de quoi l'Union européenne imposerait aux pays en Europe de recevoir des clandestins ? Au nom de quoi ?", a ajouté Marine Le Pen. 

Par ailleurs, la présidente du Rassemblement national a dénoncé les propos d'Emmanuel Macron sur "la lèpre" nationaliste qui monte en Europe. "Il insulte ainsi non seulement des dizaines de millions d'Européens mais des gouvernants de pays de l'Union européenne", a-t-elle déclaré. Interrogée sur le navire allemand, transportant des migrants et bloqué en Méditerranée, la députée du Pas-de-Calais a estimé que le navire devait accoster en Libye : "Il faut les ramener à leur port de départ en Libye." 

Marine Le Pen se "félicite" de l'arrestation de militants de l'ultradroite

"On ne peut que se féliciter qu'il ait été mis fin à ce danger, à ce risque", a réagi Marine Le Pen, au lendemain de l'interpellation de dix membres de l'ultradroite qui envisageaient de commettre des attaques envers des musulmans, en représailles à d'éventuels futurs attentats islamistes.

"Moi j'ai une aversion absolument totale contre le terrorisme, c'est clair, a-t-elle commenté. D'ailleurs je suis l'une des seules responsables politiques françaises à en avoir été victime, puisque je vous rappelle que dans l'immeuble où nous dormions, un kilo de dynamite avait été posé. Marine Le Pen faisait là référence à l'attentat à la bombe qui avait visé sa famille en 1976. Elle a assuré par ailleurs qu'il ne faut pas assimiler ces personnes à des "militants identitaires", proches ou non du Rassemblement national, car ceux-ci n'ont pas commis d'actes pouvant "être analysés comme ressemblant" à ces attaques.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Marine Le Pen le 25 juin 2018 sur franceinfo.

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