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"Emmanuel Macron a envie de réviser la Constitution pour asseoir son pouvoir personnel", selon Guillaume Larrivé

Le secrétaire général délégué des Républicains redoute que la réforme constitutionnelle "porte atteinte à la capacité de l'Assemblée nationale de faire entendre la voix des Français".   

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Guillaume Larrivé, député de l'Yonne à l'Assemblée nationale. Secrétaire général délégué des Républicains.    (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Guillaume Larrivé, secrétaire général délégué des Républicains, sur franceinfo lundi 9 juillet, s'est expliqué sur la tribune qu'il a signée dans Le Journal du dimanche de la veille avec 78 députés de son parti, pour dénoncer "une attaque" d'Emmanuel Macron contre l'Assemblée nationale, contenue, disent-ils, dans la réforme constitutionnelle. Un projet que le chef de l'État devrait aborder lors de son discours à Versailles devant le Congrès.

"Il y a un projet de Constitution Macron. C'est à dire que le président de la République, Emmanuel Macron, a envie de réviser la Constitution pour asseoir son pouvoir personnel qui est un pouvoir très technocratique", a déclaré le député LR de l'Yonne, qui ne veut pas de dose de proportionnelle dans le scrutin législatif. Le secrétaire général délégué des Républicains redoute que la réforme constitutionnelle "porte atteinte à la capacité de l'Assemblée nationale de faire entendre la voix des Français"Par ailleurs, Guillaume Larrivé a estimé qu'"Emmanuel Macron supporte de moins en moins la contradiction, le débat (...). On a besoin de députés qui travaillent mais qui sont ancrés dans les territoires"  

Guillaume Larrivé a précisé qu'il se rendrait à Versailles, pour le Congrès, "par respect pour les Français" qui l'ont élu à l'Assemblée nationale, afin d'écouter le discours du chef de l'Etat. "Et dès demain, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, je prendrai la parole pour poursuivre le combat", a-t-il ajouté. Pour le député LR de l'Yonne, il n'est pas question de boycotter le rendez-vous, "mais je ne l'applaudirai pas. Nous ne sommes pas une assemblée de pom-pom girls ou pom-pom boys", a-t-il déclaré.

Estimant que "deux, trois" parlementaires des Républicains seraient absents au Congrès, Guillaume Larrivé a écarté tout idée d'obligation de s'y rendre : "Nous ne sommes pas une caserne. Chacun est libre."

Immigration : la volonté d'un "référendum"

Le Conseil constitutionnel a consacré le 6 juillet le "principe de fraternité" envers les étrangers, à condition qu'il n'y ait pas un intérêt personnel ou une contrepartie. "Le dernier mot ne doit pas être donné au Conseil constitutionnel, mais au peuple français, soit directement par référendum, soit par l'intermédiaire des élus de la Nation qui sont les députés", a réagi Guillaume Larrivé. 

"Si aujourd'hui nous étions au pouvoir avec Laurent Wauquiez, nous organiserions un référendum pour diminuer l'immigration vers la France (...). Nous souhaiterions définir une nouvelle politique en rupture complète avec ce que fait Emmanuel Macron avec son gouvernement", a indiqué le député de l'Yonne. L'élu estime que la décision du Conseil constitutionnel "a comme conséquence de faciliter en réalité les dispositifs d'introduction et de circulation d'étrangers en situation irrégulière en France".

Face à Marine Le Pen qui prône le retour des contrôles aux frontières nationales, Guillaume Larrivé a dit souhaiter en priorité "de vraies frontières européennes" et "muscler" Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. "On a besoin de rénover de fond en comble le système Schengen qui globalement dysfonctionnea-t-il indiqué, notamment parce que madame Merkel en 2015 a pris une décision historique qui a consisté à dire bienvenue à 1 million 800 000 personnes vers le continent européen".

Regardez l'intégralité de l'entretien de Guillaume Larrivé sur franceinfo le 9 juillet 2018.

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