"Il faut qu'il arrête le copier-coller" : le conseil de Louis Aliot à Laurent Wauquiez
Le vice-président du Front national, invité mardi de franceinfo, a reproché au candidat à la présidence des Républicains de prendre à son compte des éléments de langage du FN, à l'occasion des élections internes de son parti.
Le vice-président du Front national, Louis Aliot, invité mardi 31 octobre de franceinfo, a reproché au candidat à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, de prendre à son compte des éléments de langage du FN. "Il faut qu'il arrête le copier-coller", a-t-il lancé.
Louis Aliot a ajouté : "Je constate que ces gens-là, au moment des élections, et il y a une élection interne, parlent comme nous (...) se font élire à droite et gouvernent à gauche." Le vice-président du FN ne ferme pour autant pas la porte à des discussions avec Laurent Wauquiez, tout en "doutant de sa sincérité". "Si monsieur Wauquiez fait un pas vers nous, on n'a jamais refusé de parler à personne... ", a-t-il déclaré, marquant sa préférence pour des discussions locales. "On refonde notre action et s'il y a des gens d'autres partis qui veulent discuter avec nous, nous discuterons avec eux", a-t-il déclaré. C'est notamment ce que j'ai proposé au niveau local pour des mairies. Il y a sûrement des contrats de gestion à trouver sur des programmes clairs avec des gens qui arrivent à sortir de leurs œillères de la pensée unique", a-t-il précisé.
L'"extrémiste" Florian Philippot
Le vice-président du FN a qualifié la ligne politique de Florian Philippot d'"extrémiste". "On ne pouvait discuter de rien", a-t-il affirmé. La ligne du fondateur des Patriotes, "c'est de la com' sans réflexion sur le fond du problème", a-t-il dénoncé. "On disait 'Frexit, Frexit, Frexit' mais on ne savait pas où aller. Ce sont des postures sans réflexion sur le fond." Selon Louis Aliot, "il est temps pour le Front national de ne pas avoir une vision idéologique, doctrinale, avec des œillères".
Une "concertation" pour sortir de l'impasse catalane
Interrogé sur la situation en Espagne, le député FN des Pyrénées-Orientales a estimé que "les anti-indépendantistes sont majoritaires en Catalogne". "Je ne pense pas que l'avenir de la Catalogne soit l'indépendance (...) et elle bénéficie déjà d'une autonomie assez incroyable", a-t-il ajouté. "Il y a une culture, des traditions, une histoire. Mais je ne dirais pas que c'est au nom de ce peuple-là qu'on peut défendre l'indépendance de la Catalogne."
Carles Puigdemont, le président de la Catalogne destitué par Madrid, est en Belgique. "Je pense qu'il est à Bruxelles pour tenter de négocier avec la Commission européenne et l'Union européenne une sortie de crise en faisant un pas vers l'Espagne et vers l'apaisement", a déclaré le député FN.
Louis Aliot a préconisé une concertation afin de sortir de la crise politique : "Je demande que tout le monde se mette autour d'une table et discute dans le respect de la Constitution espagnole."
"Pas de société de délation"
Les victimes de harcèlement et d'agressions sexuels ont témoigné sur les réseaux sociaux avec les mots-clés #balancetonporc et #MeToo. "Il ne faut pas tomber dans une société de délation et de règlements de comptes", a déclaré le vice-président du FN. "On assiste à une panoplie de hashtags et de postures qui ne me satisfont pas des masses. C'est devenu à la mode mais ça cache aussi beaucoup de choses qui se passent dans la politique, le spectacle, les médias, la société. Quelle est la limite entre la vérité et l'accusation gratuite ?", s'est-il interrogé. Cependant, "il faut tout faire contre le harcèlement. Dans beaucoup de sujets, on ne les [les femmes] prend pas au sérieux", a-t-il ajouté.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Louis Aliot sur franceinfo le 31 octobre 2017.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.