Jean-Pierre Raffarin voit Macron "porteur" de changement, "jusqu'à ce qu'il soit dévoré par le PS"
L'ex-Premier ministre, invité mardi de franceinfo, a relativisé la dynamique d'Emmanuel Macron estimant que s'il est "dévoré par le PS", il deviendra "le candidat de la continuité".
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, sénateur Les Républicains (LR) de la Vienne, invité de franceinfo mardi 17 janvier, s'est exprimé sur la campagne présidentielle menée par Emmanuel Macron, hors primaire. A ses yeux, l'ex-ministre de l'Economie de Manuel Valls "est porteur" de changement, "jusqu'à ce qu'il soit dévoré par le PS", a déclaré Jean-Pierre Raffarin, ajoutant : "À ce moment-là, il ne sera plus le candidat du changement. Il deviendra celui de la continuité et sa saveur aura disparu (...) Tout le problème, c'est d'être fort au moment où les gens se décident."
Un problème de "qualification" pour la gauche
Jean-Pierre Raffarin s'est aussi interrogé sur les conséquences pour la gauche des multiples candidatures : "Comment se qualifier au second tour quand on a trois candidats potentiels, Mélenchon, Macron et celui qui va gagner la primaire ?". "Nous, nous avons fait une règle pour sélectionner un candidat, nous sommes tous derrière lui, l'éthique est respectée", a ajouté l'ancien soutien d'Alain Juppé, qui a rejoint François Fillon.
Primaires: "Nous on a fait des règles (...) pour n'avoir qu'un candidat" ; à gauche, "ils ont déjà 3 candidats" pic.twitter.com/hs1uiOO7SN
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Sur les sept candidats à la primaire de la gauche, le sénateur LR note, "au nom du syndicat des anciens Premiers ministres" que "Manuel Valls a une certaine expérience qu'on peut noter, quand on est un observateur quelque peu distrait".
#PrimaireGauche Raffarin a une préférence pour Valls "au nom du syndicat des anciens Premiers ministres" #8h30Aphatie pic.twitter.com/jMfgGNragO
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Déception sur la réaction de Hollande face à Trump
Donald Trump sera investi président des Etats-Unis le vendredi 20 janvier. Lundi, le président élu a salué le Brexit, critiqué l'Europe et presque souhaité la dislocation de l'Union européenne. François Hollande lui a répondu que l'Europe "n'a pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu'elle a à faire". Pour Jean-Pierre Raffarin, le président français "aurait pu être un peu plus ferme". "Pour la première fois, les menaces sont réelles et pour la première fois on a un président des Etats-Unis qui dit clairement que l'Euro c'est un concurrent et un adversaire", a-t-il déclaré sur franceinfo.
"L'UE pour la paix est peut-être en phase de déconstruction (...) il faut une riposte forte" - Raffarin #8h30Aphatiehttps://t.co/oxXHnEQ3NU
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"Nous devons prendre notre avenir en main. Nous sommes dans une situation où les Etats-Unis, la Russie et la Chine dessinent l’Europe, et il n’y a qu’une partie du monde qui ne dessine par l’Europe, ce sont les Européens (...) C'est à nous aujourd'hui d'avoir ce sursaut", a ajouté Jean-Pierre Raffarin.
La "bonne posture" du "boss"
François Fillon, malgré des inquiétudes émanant de son camp, maintient son programme. Jean-Pierre Raffarin a estimé que "c'est une bonne posture". "Si François Fillon donnait l'impression de flotter, de répondre aux injonctions des uns et des autres, il donnerait le sentiment, sans doute, de manquer de volonté. Les Français veulent de l'autorité et de la volonté." L'ex-premier ministre a reconnu que "les équipes politiques ne sont jamais alignées. Ce qui compte c'est que le boss ait de l'autorité et qu'il sache où il va".
Fillon face à ses frondeurs: "C'est une bonne posture" dit Raffarin qui n'a "pas de vapeur, pas d'humeur"#8h30Aphatie pic.twitter.com/y2PEyMq3xs
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Henri de Castries, ancien PDG de l'assureur Axa pendant près de 17 ans, a rendu public mardi son soutien à François Fillon pour la présidentielle et affirmé n'avoir aucune prétention ministérielle. Sera-t-il le prochain Premier ministre ? "Il faudra qu'il passe un certain nombre d'épreuves d'ici là", a répondu Jean-Pierre Raffarin. "C'est un grand entrepreneur, il a réussi à faire d'Axa un grand groupement mondial. Je pense qu'il nous faut des grands champions de cette nature. Le métier de Premier ministre, c'est autre chose. C'est à François Fillon de décider."
Regardez l'intégralité de l'entretien de Jean-Pierre Raffarin sur franceinfo le mardi 17 janvier
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