Accord de Paris. "Il est important que la France garde le leadership qu'elle a commencé de prendre", juge Laurent Fabius
L'ancien président de la COP21, invité de franceinfo vendredi, a estimé nécessaire que "le monde fasse bloc" après l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris sur le climat, par Donald Trump.
Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, ancien président de la COP21, a réagi au retrait américain de l'accord de Paris sur le climat annoncé jeudi par Donald Trump. Il y a trois mots pour qualifier cette décision, selon l'ancien ministre des Affaires étrangères : "Faute historique, tissu de mensonges et mobilisation mondiale". Selon Laurent Fabius, "c'est une faute par rapport à la planète, en alerte rouge, mais aussi pour les Etats-Unis eux-mêmes".
"Faute historique majeure, tissu de mensonges, mobilisation mondiale" : les trois expressions de Fabius en réaction au discours de Trump pic.twitter.com/c7FmRVNCvc
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Selon l'ex-président de la COP 21, "l'esprit de Paris doit l'emporter sur l'esprit d'arrogance". "Renégocier l'accord de Paris, n'aurait aucun sens et il n'en est pas question", a ajouté Laurent Fabius. "Il faut que le reste du monde fasse bloc."
Accord de Paris : pour Fabius, il "faut répondre par une mobilisation mondiale" pour éviter un effet domino #8h30Aphatie pic.twitter.com/xVwJv7ByZp
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Le président de la République, Emmanuel Macron, a répondu, jeudi soir, à Donald Trump en disant qu'il n'y aurait pas de renégociation de l'accord de Paris. L'ancien président de la COP21 juge qu'"il est très important, et la déclaration du président Macron va dans ce sens, que la France garde le leadership qu'elle a commencé de prendre".
Laurent Fabius a répondu à Pascal Canfin, directeur général de WWF France, qui a appelé, vendredi sur franceinfo, Emmanuel Macron à inscrire l'accord de Paris et ses objectifs dans la Constitution française. "Il existe déjà une charte de l'environnement", a rappelé l'ancien ministre des Affaires étrangères. "Le Conseil constitutionnel se réfère à cette charte pour prendre ses décisions, qui a la même force juridique que la Constitution elle-même et la déclaration des droits de l'Homme", at-il ajouté.
Vie publique, sans "inquisition"
Interrogé sur le projet de loi sur la moralisation de la vie publique présenté jeudi par François Bayrou, le président du Conseil constitutionnel a rappelé qu'il ne pouvait pas "être trop précis" afin de respecter son devoir de réserve. Laurent Fabius a toutefois formulé des souhaits et des mises en garde.
Les mesures "pour la transparence et l'honnêteté" vont "dans le bon sens" mais "il ne faut pas que ça devienne de l'inquisition" - Fabius pic.twitter.com/NRwFA0DtOF
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"Tout ce qui est favorable à la transparence, à l'honnêteté, à l'intégrité va dans le bon sens", a déclaré Laurent Fabius. "En même temps, il ne faut pas non plus que cela devienne de l'inquisition ou que cela ait comme conséquence que des personnes compétentes ne puissent pas traiter un sujet qu'elles connaissent ou que cela détourne de la vocation politique des personnes de qualité", a déclaré Laurent Fabius. "Ce sera au Parlement à trouver l'équilibre et nous, le cas échéant, nous serons saisis", a conclu le président du Conseil constitutionnel.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Laurent Fabius sur franceinfo le 2 juin 2017.
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