Brevets des vaccins, policier tué à Avignon, régionales, vaccination des enseignants... Le "8h30 franceinfo" de Clémentine Autain
La députée LFI de Seine-Saint-Denis, tête de liste aux élections régionales en Île-de-France, était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 6 mai 2021.
Clémentine Autain, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis et tête de liste aux élections régionales en Île-de-France, était l'invitée du "8h30franceinfo", jeudi 6 mai 2021. Brevets des vaccins, policier tué à Avignon, régionales, vaccination des enseignants... Elle répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Brevets : la France et l'UE "valets du système financier"
Clémentine Autain salue la décision "historique" du président américain, Joe Biden, de soutenir la proposition de suspension de la protection des brevets sur les vaccins anti-Covid par l'Organisation mondiale du commerce. La France et l'Union européenne, qui n'avaient pas, au moment de cette interview, pris position sur le sujet, "sont les valets du système financier", estime la députée.
"Joe Biden, décidément, n'en a pas fini de nous étonner avec un certain nombre de mesures qu'il annonce et de prises de position qu'il prend. C'est en effet historique, parce que c'est un tournant qui peut modifier la décision de l'OMC", poursuit Clémentine Autain. Une position que la France n'a pas soutenue. "Je ne décolère pas", lâche l'élue de Seine-Saint-Denis, "alors que le président de la République, dans un certain nombre de ses interventions, nous a dit que la santé devait être un bien commun."
Avignon : Autain regrette le "registre guerrier, très viril" Darmanin
Le ministre de l'Intérieur a évoqué la "guerre" contre les trafics de stupéfiants, menée par des "soldats" après la mort mercredi 5 mai d'un policier lors d'une intervention à Avignon (Vaucluse) pour arrêter des dealers. Clémentine Autain dénonce "le registre guerrier, très viril" du ministre. "Je n'aime pas le vocabulaire utilisé par monsieur Darmanin, de 'guerre', de 'soldats'. Ce sont des policiers républicains", affirme-t-elle.
Pour la députée de Seine-Saint-Denis, il est urgent de lancer le débat sur la dépénalisation du cannabis : "Je vois que grandit l'enjeu de la dépénalisation du cannabis comme proposition pour justement casser les trafics. Il faut aujourd'hui qu'on ouvre ce débat et que le gouvernement accepte de peut-être réviser la doctrine qu'il a aujourd'hui puisque visiblement, elle n'est pas efficace", propose-t-elle.
Régionales : un "débat politique" devenu "un concours Lépine des idées d'extrême droite"
Clémentine Autain regrette que le "débat politique aujourd'hui" soit "un concours Lépine des idées d'extrême droite". "Nous sommes sommés sur chaque plateau d'aller expliquer que oui, on doit être près d'En Marche pour éviter l'extrême droite ou carrément se désister pour la droite pour empêcher l'extrême droite", regrette-t-elle. La candidate de la France Insoumise en Île-de-France souhaite en premier lieu "faire barrage à l'extrême droite dans les idées".
Clémentine Autain s'engage, si elle arrive en tête des listes de gauche après le premier tour, de tenter un rassemblement avec l'écologiste Julien Bayou et Audrey Pulvar : "Je pense que c'est celui ou celle qui est en tête qui a la responsabilité de construire le rassemblement. Donc moi, je m'engage, si je suis en tête, à mettre toute mon énergie pour y parvenir", dit-elle.
Vaccination des enseignants : "Les promesses ne sont pas tenues"
Clémentine Autain dénonce les "promesses non tenues" de la vaccination des enseignants. "Monsieur Blanquer expliquait le 28 février qu’en mars les enseignants seraient vaccinés, puis finalement le président de la République nous a dit que ce serait mi-avril. Moi mon mari est enseignant en Seine-Saint-Denis et il n’est toujours pas vacciné", insiste-t-elle. "Et maintenant on nous dit que la première dose pour les enseignants de plus de 55 ans sera faite avant l’été. En Seine-Saint-Denis, je vous assure que les enseignants de plus de 55 ans ne sont absolument pas majoritaires".
Des inégalités accentuées selon la députée LFI par l'organisation de la campagne de vaccination : "Le gouvernement s'y est mal pris. Je le vois du point de vue de la Seine-Saint-Denis, évidemment, puisqu’avec le système Doctolib, on a une fracture numérique qui fait que un certain nombre de gens arrivent à se débrouiller pour obtenir un rendez-vous dans un vaccinodrome, pendant que d'autres sont laissés sur le bord du chemin".
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du jeudi 6 mai 2021 :
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