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Carrières longues, retraites, régime spécial des sénateurs, bénéfices de TotalEnergies... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Aurélien Pradié

Le vice-président exécutif du parti Les Républicains et député du Lot était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 9 février 2023.

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Aurélien Pradié, vice-président exécutif du parti Les Républicains et député du Lot, sur franceinfo, jeudi 9 février 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Aurélien Pradié, vice-président exécutif du parti Les Républicains et député du Lot, était l'invité du 8h30 franceinfo, jeudi 9 février 2023. Carrières longues, retraites, régime spécial des sénateurs, bénéfices de TotalEnergies... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Carrières longues : Aurélien Pradié dénonce des "caricatures insupportables"

Aurélien Pradié a dénoncé les "caricatures insupportables" du gouvernement sur sa proposition concernant les carrières longues dans le cadre de la réforme des retraites : "Il est absolument fou dans ce débat politique sur les retraites qu'on refuse d'entendre des contradictions sans nécessairement les caricaturer". Le numéro deux des Républicains souhaite que tous ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans ne cotisent pas plus de 43 annuités. Il a réfuté l'idée qu'avec sa mesure, il faudrait travailler juste un trimestre avant 21 ans pour pouvoir partir avant 64 ans. "Ce n'est pas parce que vous avez fait un trimestre avant 21 ans que vous allez partir à 60 ans ou à 62 ans. Je n'ai jamais proposé cela", a-t-il répondu.

"Ma proposition est donc claire. Elle n'a pas varié. Si demain le gouvernement avance et nous dit 'tous ceux qui ont une carrière longue et qui ont commencé avant 21 ans ne font pas plus de 43 annuités de cotisations, je voterai le texte", a-t-il rappelé. Si ce n'est pas le cas, il mènera "la bataille jusqu'au bout". Mais il ouvre la porte : "Je suis prêt à discuter. Je l'ai toujours dit d'ailleurs, y compris au gouvernement", a-t-il indiqué. Sauf que le gouvernement juge sa proposition trop onéreuse : 10 milliards d'euros. Des chiffres qu'il réfute. "J'ai exigé une étude d'impact. J'affirme que la mesure ne coûte pas plus de 2 milliards d'euros. Je le tiens, y compris du gouvernement", a-t-il affirmé.

Réforme des retraites : "Je n'ai pas de pacte avec le gouvernement"

"On peut me caricaturer autant qu'on veut. On peut considérer que je suis jusqu'au-boutiste, mais moi, je n'ai pas de pacte avec le gouvernement", a déclaré Aurélien Pradié. Une critique à peine voilée envers Eric Ciotti, le patron des Républicains, qui s'est mis d'accord avec le gouvernement sur plusieurs mesures pour emporter leurs votes en faveur de la réforme. "Je ne suis pas député de la République en Marche. Eric Ciotti ne l'est pas non plus. Permettez-moi de ne pas être le petit doigt sur la couture du pantalon dans une caserne", a-t-il expliqué. "On peut ne pas partager toutes mes idées. On peut aussi essayer de les respecter. Je ne cède à aucune pression, je ne cède à aucun ultimatum, je ne cède à aucune intimidation. Je souhaite défendre des convictions", a-t-il lancé.

Régimes spéciaux des sénateurs : "La question se pose"

Aurélien Pradié a estimé que "la question se posait" sur la fin du régime spécial des sénateurs. "Les sénateurs le savent. On est dans un pays où les injustices sont trop présentes pour qu'on puisse vraiment faire fonctionner une démocratie", a-t-il expliqué. Gérard Larcher promet de faire "évoluer" le régime spécial des sénateurs. Le régime des retraites des députés est déjà quasiment aligné sur le régime général. Le Sénat reste à la traine. Le projet de loi du gouvernement ne prévoit aucune modification, car seul le bureau du Sénat peut décider d'éventuels changements.

Bénéfices de TotalEnergies : il faut "un geste beaucoup plus vif, beaucoup plus fort" envers les Français

Alors que le groupe TotalEnergies annonce un bénéfice net record d’un peu plus de 19 milliards d'euros en 2022, Aurélien Pradié attend un geste vis-à-vis des Français qui vivent "une situation d'inflation incroyable". Est-ce que les superprofits de Total sont justes ? "Je ne le crois pas", estime-t-il. Il a mis de côté l'idée d'une taxe supplémentaire, mais réclame "un geste beaucoup plus vif, beaucoup plus fort" pour les Français. "Le gouvernement doit aussi mettre autour de la table les dirigeants de Total en se demandant si d'autres mesures sont possibles", propose-t-il.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du jeudi 9 février 2023 :

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