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Ceta : "Nous allons surveiller ce traité comme le lait sur le feu", promet Didier Guillaume

Face à l'opposition de nombreux agriculteurs, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation veut rassurer avant la ratification définitive par la France du traité de libre-échange entre l'UE et le Canada. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, invité du "8h30 politique", lundi 19 août 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Après avoir été approuvé par l'Assemblée nationale, le Ceta, l'accord de libre-échange avec le Canada, sera soumis au Sénat à la rentrée. Beaucoup d'agriculteurs restent opposés à ce texte. "Nous allons tout contrôler. Le traité avec le Canada, nous allons le surveiller comme le lait sur le feu", a assuré Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l'Alimentation, invité du "8h30 politique", lundi 19 août. 

"Dans [des] secteurs comme le fromage, le lait, les spiritueux, c'est un accord qui est très positif économiquement. Aujourd'hui, le vrai concurrent de la viande bovine française, ce n'est pas le Canada, c'est l'Europe. 97% de la viande vient d'Europe. Il y a seulement 36 fermes au Canada qui peuvent exporter de la viande bovine. Sur 1,5 million de tonnes nous avons importés 12 tonnes seulement", a affirmé Didier Guillaume. "Nous allons tout contrôler, ce qui entre et ce qui sort. S'il devait y avoir des dérapages nous regarderions ça de près, notamment sur les farines animales. Nous ne voulons pas importer une agriculture dont nous ne voudrions pas en France et en Europe, avec des normes différentes de celles que nous avons", assure le ministre de l'Agriculture. 

Interrogé sur les manifestations annoncées par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) en septembre, Didier Guillaume a appelé à un "climat apaisé" : "Qu'il y ait des manifestations, c'est la vie, c'est la démocratie. Mais cela ne peut pas être : 'je vais chez un député murer sa permanence'", a prévenu le ministre. "Ce que je veux dire aux agriculteurs c'est que le gouvernement est là pour les défendre", a-t-il ajouté. 

Durant l'été, les agriculteurs ont également déversé du fumier devant plusieurs permanences d'élus. "C'est une habitude du mouvement syndical agricole que de verser du fumier. Il y a une souffrance dans le monde agricole. Je n'en peux plus de tous ces gens qui stigmatisent et qui montrent les agriculteurs du doigt", a déclaré Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture. "Les agriculteurs ne sont pas des empoisonneurs, ce ne sont pas des pollueurs, ce sont des gens qui souffrent et qui ne gagnent pas leur vie, c'est ça le vrai problème", a-t-il conclu. 

Corrida : des regrets mais pas de condamnation

Répondant à la polémique qui a suivi la publication d'une photo le montrant assister à une corrida aux arènes de Bayonne en compagnie de sa collègue Jacqueline Gourault, Didier Guillaume a regretté "que ça ait pu choquer un certain nombre de citoyens qui sont contre ces pratiques" et s'est dit "désolé que ça ait pu les choquer". Le ministre de l'Agriculture a fustigé "la récupération politique, politicienne", qui a suivi.

Didier Guillaume a expliqué qu'il y a "une tradition séculaire, la corrida, qui n'est pas interdite. Nous avons besoin de mener cette réflexion mais de façon dépassionnée, et je ne crois pas" que cela soit possible "aujourd'hui".

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 politique" du lundi 19 août 2019 :

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