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Hôpital de campagne, manque de masques, allocution d'Emmanuel Macron... Le "8h30 de franceinfo" avec le professeur Eric Caumes

Le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière était l'invité de franceinfo mardi matin. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Un membre du secteur médical avec un patient lors d'un test de dépistage du coronavirus, en mars 2020, au CHU de Nantes.  (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris

Après l'allocution d'Emmanuel Macron lundi 16 mars, la France se prépare à être confinée pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Parmi les mesures annoncées par le chef de l'Etat, il y a notamment l'installation dans les prochains jours d'un hôpital de campagne du service de santé des armées. Cette mesure est jugée "intelligente" par Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, invité de franceinfo mardi 17 mars. "Les militaires savent très bien faire ça. Ils sont des spécialistes de la médecine de catastrophe. On peut leur faire confiance." 

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Même s'il juge la mesure utile, Eric Caumes rappelle que "le service de santé des armées a été durement éprouvé par les coupes budgétaires, qui sont à peu près les mêmes que celles qui ont durement éprouvé l'hôpital public". 

C'est intéressant de voir comment on peut avoir besoin des hôpitaux publics et des services publics comme le service de santé des armées. Malheureusement, ces services publics sont moins en mesure de répondre à l'émergence épidémique que ça aurait été le cas il y a dix ou vingt ans.

Eric Caumes

à franceinfo

Eric Caumes a en revanche fustigé le manque de masques en France pour lutter contre le coronavirus. "On a, ou en tout cas on avait une industrie textile en France qui était forte, et ça m'a paru incompréhensible qu'on ne puisse pas faire fabriquer des masques en urgence." Il a dit espérer que ce manque de matériel ne va pas durer. "Ça a été mal anticipé, ce qui est difficile à comprendre. Une infection respiratoire se transmet par voies respiratoires et on n'a pas pensé aux masques. Donc on est sans arrêt à courir après. Je n'arrive pas à expliquer ça. Franchement, je ne comprends pas."

L'allocution d'Emmanuel manquait d'un "côté humain"

Eric Caumes a salué sur franceinfo la mobilisation du secteur médical, déjà éprouvé par l'épidémie de grippe. Selon lui, Emmanuel Macron "aurait fait un beau geste de donner satisfaction à la revendication d'augmentation des salaires des infirmières. Ce côté humain a quand même manqué au discours présidentiel lundi soir".

Ce serait bien que leurs tâches soient reconnues d'une autre manière que par des bons mots. 

Eric Caumes

à franceinfo

"Le personnel médical et paramédical est absolument extraordinaire, il faut vraiment le dire, c'est comme des soldats du feu, ils sont en première ligne, malheureusement certains d'entre eux se contaminent", a expliqué Eric Caumes.

 

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