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Le budget 2019 est "injuste et ne projette pas vers l'avenir", selon Laurent Berger

Le patron de la CFDT, invité lundi de franceinfo, reproche notamment au gouvernement de ne pas avoir de "vraie direction pour réduire les inégalités". 

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Radio France
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Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, invité lundi 15 octobre 2018 de franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

"C'est un budget injuste qui ne projette pas vers l'avenir", a déclaré lundi 15 octobre le secrétaire général de la CDFT, alors que le budget 2019 arrive aujourd'hui devant les députés. "Il fait du rabot sur les catégories les plus fragiles, alors qu'en début de quinquennat il y a eu des exonérations sur la détention et la transmission de capital pour les plus riches", a ajouté Laurent Berger.

Le patron de la CFDT alerte aussi sur "deux bombes à retardement", dont l'écologie. "Il n'y a rien dans ce budget qui nous emmène vers un autre mode de développement qui permettrait de faire la transition environnementale", a-t-il déclaré. Laurent Berger cite aussi "les inégalités qui minent notre société". "Dans ce budget, il y a des points intéressants, mais pas une vraie direction pour réduire les inégalités", a poursuivi le secrétaire général de la CFDT.  

Par ailleurs, interrogé sur le projet de réforme des retraites, Laurent Berger a estimé que "le système par points envisagé par le gouvernement est plus lisible et plus universel". "La CFDT dit depuis longtemps que le système actuel n'est pas juste. On veut une réforme qualitative", a-t-il précisé. 

Laurent Berger s'est dit rassuré après une réunion la semaine dernière, qui maintient le départ à la retraite à 62 ans. "Le gouvernement nous a dit qu'il n'était pas question d'instaurer un âge [de] décote. L'engagement est pris de ne pas avoir demain des pensions inférieures à celles d'aujourd'hui, a expliqué le numéro un de la CFDT. On verra à la fin s'il n'y a pas entourloupe."  Se pose aussi la question de la retraite pour les femmes, qui perçoivent en moyenne une pension inférieure à celle des hommes. "Dès le premier enfant, il faut des points, et pas seulement au troisième enfant", a-il souhaité. Laurent Berger a annoncé la publication le 18 octobre d'une enquête, menée auprès de 120 000 personnes, à partir de laquelle la CFDT portera "des propositions innovantes".

Au sujet des projets du gouvernement sur l'assurance chômage, Laurent Berger s'est dit "totalement opposé à la dégressivité des allocations chômage". "La dégressivité n'a jamais prouvé une quelconque vertu pour le retour à l'emploi, aucune étude ne le montre", a-t-il affirmé. "C'est une mesure punitive sans résultat, a poursuivi le syndicaliste. L'allocation chômage est un système assurantiel, et lorsque vous mettez fin à la logique assurantielle de cotisation, il y a un décrochage de la solidarité."

À propos de la taxation des contrats courts, le secrétaire général de la CFDT rappelle "qu'il faudra un accord entre les entreprises". Sinon, "le gouvernement devra in fine assumer ce qui était une promesse de campagne : instaurer un bonus-malus sur les contrats courts", a-t-il prévenu.

Enfin, appelé à s'exprimer sur l'affaire de cadres fichés chez Force ouvrièreLaurent Berger a implicitement poussé son homologue, Pascal Pavageau, à quitter son poste. "Lorsque l'on n'est pas conforme à l'éthique qu'on s'est fixée, il faut partir", a-t-il déclaré. 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Laurent Berger sur franceinfo le 15 octobre 2018.

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