"Gilets jaunes" : "Les casseurs ne font pas la loi" se défend Gérald Darmanin
Pour le ministre de l'Action et des Comptes publics, invité du 8h30 Fauvelle Dély, le jeudi 20 décembre, "le gouvernement aurait fait des avancées sociales importantes" en faveur des "gilets jaunes", même en l'absence de violences.
Alors que des syndicats de policiers expriment leur satisfaction ce jeudi matin, à la suite de l'accord obtenu la veille place Beauvau, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin les met en garde : "L'augmentation de salaires est conditionnée à la suite, par une grande réforme de la police nationale, notamment de ses horaires" a-t-il expliqué ce matin sur franceinfo.
la condition des augmentations de salaires, c'est que la réforme [de la police nationale] continue
Gérald Darmaninà franceinfo
Selon cet accord, l'augmentation des salaires sera graduelle à partir de janvier et devrait aboutir au bout d'un an à une hausse en moyenne de 120 euros par mois pour les gardiens de la paix et jusqu'à 150 euros pour les plus hauts gradés. Mais "la condition des augmentations de salaires, c'est que la réforme [de la police nationale] continue", a répété Gérald Darmanin.
"Les casseurs ne font pas la loi"
Cette réunion au ministère de l'Intérieur avec les syndicats policiers fait suite à un malaise de plus en plus audible dans la police, alors que les forces de l'ordre sont mises depuis plus d'un mois à rude épreuve, avec le mouvement des "gilets jaunes". Mais rappelle le ministre de l’Action et des Comptes Publics, ce ne sont "pas les casseurs qui font la loi dans la République". Même sans les violences, le ministre a assuré que "le gouvernement aurait fait des avancées sociales importantes".
Gérald Darmanin a affirmé que le gouvernement ne pouvait pas faire autrement que d'écouter cette opinion publique : "Pourquoi le gouvernement a finalement écouté et changé une partie de sa politique, notamment l'arrêt de la taxation carbone. Il l'a fait parce qu'il y avait un mouvement d'opinion publique très important, incontestable. Un gouvernement qui n'écouterait pas l'opinion publique, de manière aussi continue, serait voué à l'échec", selon lui.
Les sociétés d'autoroutes pointées du doigt
Parmi les violences véhiculées par le mouvement des "gilets jaunes", plusieurs gares de péage ont été partiellement ou entièrement détruites. Dans ce contexte, le ministre de l'Action et des Comptes publics juge "pas très raisonnable" de procéder à l'augmentation annuelle du prix des péages en février. "Je trouve que dans cette période particulière tout le monde doit faire attention de ne pas donner de contre-signal aux Français" explique Gérald Darmanin.
Compte tenu de l'inflation, la hausse serait de l'ordre de 2%. "Le gouvernement fait des efforts, parfois même des efforts budgétaires pour ne pas augmenter les tarifs", selon Gérald Darmanin qui a cité en exemple "les tarifs du gaz (qui) vont baisser". "On a très peu de moyens" de faire pression, a-t-il cependant concédé, en estimant néanmoins qu'une entreprise "puisse ne pas augmenter ses tarifs" lorsqu'elle "fait des bénéfices importants". Il a par ailleurs critiqué le manque de créations d'emplois par les sociétés autoroutières, et l'automatisation des péages.
Prélèvement à la source, "tout est prêt"
Il entre en vigueur au 1er janvier 2019, "tout est prêt" pour le prélèvement à la source estime le ministre de l'Action et des Comptes publics. "Nous avons fait huit millions de tests sur des feuilles de salaire. Chacun a pu constater que les choses fonctionnaient. Il faut faire confiance à l'administration." a-t-il assuré.
L'impôt 'à la papa' si j'ose dire, tel qu'on le payait jusqu'à présent, avait beaucoup d'erreurs
Gérald Darmaninà franceinfo
"Il n'y aura pas d'erreurs massives" avec l'impôt à la source assure Gérald Darmanin. "L'impôt d'aujourd'hui, l'impôt 'à la papa' si j'ose dire, tel qu'on le payait jusqu'à présent, avait beaucoup d'erreurs. Il y avait trois millions d'erreurs. Il y avait à peu près deux millions et demi d'erreurs qui étaient du fait du contribuable (…) et puis il y avait entre 300 000 et 500 000 erreurs du fait de l'administration." Ce ne sera plus le cas avec le prélèvement à la source, selon lui.
Gérald Darmanin estime par ailleurs que cette mesure permettra de ne "plus avoir de problème de trésorerie" : "Beaucoup de Français ont des problèmes de trésorerie et beaucoup de Français sont à découvert (…) Le fait de payer ses impôts quand on touche son argent, c'est quelque chose de simple", a-t-il souligné.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" :
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