LGV Lyon-Turin : la manifestation interdite réunissait "des délinquants, pas des militants", estime le député Renaissance Sacha Houlié
Au lendemain de la manifestation des opposants à la ligne ferroviaire Lyon-Turin dans la vallée de la Maurienne (Savoie), le député Renaissance de la Vienne, Sacha Houlié a dénoncé dimanche 18 juin sur franceinfo la présence d'élus écologistes et insoumis, en rappelant qu'il s'agissait d'une "manifestation interdite" réunissant "des délinquants, pas des militants".
"Nous allons dissoudre Les Soulèvements de la Terre"
"Il y avait des casseurs cagoulés, habillés de noir, qui ont tenté d'être rejoints par des étrangers qu'on a arrêtés à la frontière", a précisé le député. Samedi soir, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a indiqué que "96 ressortissants étrangers, connus des services, ont été refoulés à la frontière" et "plus de 400 objets dangereux ont été saisis lors des contrôles en amont". Douze gendarmes ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur.
La manifestation n'a pas été interdite "pour le décorum", a renchéri le député de la Vienne. "Elle n'est pas interdite parce que le ministre l'Intérieur en a envie. Elle est interdite parce qu'elle est dangereuse, parce qu'elle réunit des individus qui sont des délinquants, pas des militants", a souligné le député qui voit une "confusion" des élus de la Nupes "entretenue depuis très longtemps avec un collectif", en l'occurrence Les Soulèvements de la Terre "dont nous appelons à la dissolution et que nous allons dissoudre".
La LGV Lyon-Turin est un chantier "extrêmement important, précieux"
Quelques jours après les violents affrontements autour du projet de mégabassine à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé fin mars son intention de dissoudre le groupe Les Soulèvements de la Terre, co-organisateur de la manifestation du 25 mars. "Ce sont des délinquants, ils doivent être dissous", a insisté le député de Poitiers. La dissolution du groupe "prend plus de temps" que prévu, a reconnu Sacha Houlié, car le mouvement n'a "pas de forme juridique spécifique". Les Soulèvements de la Terre ne sont pas une association à proprement parler, mais un "collectif" né en janvier 2021 du regroupement d’une centaine d’organisations et de soutiens individuels.
"Au-delà de la forme, est-ce qu'on peut juste s'interroger sur des gens qui prônent une écologie radicale et qui sont contre le train ?", a ironisé le député Renaissance. "A un moment donné, il faut arrêter", a-t-il répété avant de défendre un chantier "extrêmement important, précieux" et "avec des effets environnementaux certains et très bons notamment sur le trafic de poids lourds, sur le ferroutage". Les partisans du projet mettent en avant la nécessité de réduire le flux de poids lourds, en constante augmentation dans la vallée de la Maurienne, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. D'autres évoquent aussi le développement économique que permettra selon eux une ligne ferroviaire plus rapide.
Une alliance entre Renaissance et LR "serait une forme de mariage forcé"
La Première ministre Élisabeth Borne "présente au bout d'un an une copie qui est très correcte, sinon excellente", a estimé le député, alors que les rumeurs de remaniement sont quotidiennes. Une "copie excellente compte tenu de son bilan annuel, c'est-à-dire d'avoir fait voter tous les textes les plus compliqués de la réforme des retraites à la programmation sur l'énergie".
Mais un an après la perte de la majorité absolue pour le camp présidentiel, synonyme de majorité relative à l'Assemblée nationale, "on a montré qu'on pouvait voter texte par texte des éléments", a relativisé le député Renaissance de la Vienne. Mais la possibilité d’un accord gouvernemental entre la droite et l’exécutif agite bien la classe politique depuis plusieurs semaines. Renaissance a lancé une invitation aux cadres du parti à l’Assemblée nationale pour discuter de la "stratégie de la majorité" présidentielle, concernant une éventuelle alliance avec LR, a appris franceinfo auprès du parti. Sacha Houlié a répondu ne pas "souhaiter" cette alliance entre Renaissance et LR, qui "serait une forme de mariage forcé".
"La droite n'est pas capable de prendre ses responsabilités ou se défausse face à ses responsabilités", a soufflé Sacha Houlié, rappelant le projet de loi sur l'immigration ou encore l'épisode des retraites et le vote incertain de certains députés LR mécontents, débouchant sur l'adoption de la réforme sans vote à l'Assemblée, selon la procédure du 49.3.
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 18 juin 2023 :
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