Manifestations du 1er mai, maintien de l'ordre, utilisation de drones pendant les JO... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Laurent Nuñez
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez est revenu sur les violences entre certains manifestants et forces de l'ordre en marge des cortèges du 1er mai, et sur l'utilisation des drones pendant ces manifestations, une "sorte de test", selon lui, en vue des Jeux olympiques de 2024.
"Sans nous, il n'y a pas de manifestation"
Sans la police et gendarmerie, "il n'y a pas de manifestation", a affirmé Laurent Nuñez. "Si nous ne sommes pas là, il n'y a pas de cortège syndical", a-t-il insisté. Le préfet de police de Paris a par ailleurs pointé le "niveau de violence qui a dépassé largement le niveau de violence que nous avions constaté" sur les précédentes manifestations. "On a eu affaire à des casseurs très déterminés, avec l'envie d'en découdre", a-t-il expliqué. À Paris, 259 fonctionnaires de police ou militaires de gendarmerie ont été blessés, "dont 31 conduits à l’hôpital dont un blessé grave", précise-t-il. Parmi eux, le policier touché par un cocktail Molotov en marge de la manifestation parisienne, qui a été "littéralement enflammé", selon Laurent Nuñez. "Les nouvelles, au moment où je vous parle, sont plutôt rassurantes, même s'il a été gravement brûlé aux bras, aux mains et au visage". Au total, 305 personnes ont été interpellées dans la capitale.
"Il y a un peu de fatigue qui s'installe" face aux mobilisations
"Il y a un peu de fatigue qui s'installe", a reconnu le préfet de police de Paris, face aux manifestations qui se succèdent depuis le mois de janvier. "Les journées sont très longues", explique Laurent Nuñez. “On a les troupes, on a les ressources, a-t-il nuancé. Il faut saluer la qualité du travail de renseignement qui permet aussi d'anticiper un certain nombre d'actions et de prépositionner nos dispositifs de sécurité en fonction de la menace et de l'endroit où nous pensons qu'elle va trouver à s'exprimer." Concernant les mouvements de désobéissance civile, le préfet les qualifie de "menace" : "On sait qu'on lutte contre les attaques terroristes, c'est le haut du spectre. Mais on a aussi un bas du spectre dont il faut qu'on préoccupe".
L'utilisation des drones le 1er mai était un "test" en vue des JO-2024
L'utilisation des drones lors de la manifestation du 1er-Mai était une "sorte de test", a reconnu Laurent Nuñez en vue des JO-2024 à Paris. Le préfet de police assure qu'ils "seront utilisés dans le cadre légal et réglementaire prévu". "On a pu constater vraiment l'utilité de ces drones, encore une fois pour capter des images et des situations de risque, de trouble à l'ordre public que nous ne voyons pas avec nos caméras ordinaires", a-t-il précisé. Pour le préfet de police, les drones sont "un moyen complémentaire" de maintien de l'ordre.
Le maintien de l'ordre accusé de dérives
Alors que la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet s'est inquiétée de l'usage des drones pour surveiller les manifestations du 1er mai, Laurent Nuñez a assuré : "Je n’ai qu’une boussole : la prévention des troubles à l’ordre public". Il ajoute que "Toutes les mesures que nous prenons, elles visent une chose : prévenir des troubles à l'ordre public pendant les manifestations". La patronne de la CGT a également dénoncé une "dérive autoritaire", faisant notamment référence aux interdictions de manifester annulées ces derniers jours par la justice administrative. "Si nous ne sommes pas là, il n'y a pas de cortège syndical", a répété Laurent Nuñez.
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 2 mai 2023 :
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