Nouveau gouvernement, sécurité et immigration... Le "8h30 franceinfo" de Roland Lescure
Roland Lescure, ancien ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie, vice-président de l'Assemblée Nationale et député des Français établis hors de France était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 23 septembre 2024. Nouveau gouvernement, sécurité et immigration... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
Le gouvernement de Michel Barnier a le "devoir impérieux" de "parler aux électeurs de gauche"
"Je comprends que des électeurs puissent se sentir frustrés par ce gouvernement qui ne représente pas les résultats des élections législatives", réagit Roland Lescure."C'est sans doute une première en France", poursuit le député de l'ex-majorité présidentielle, pour qui "on a un gouvernement très minoritaire" mais "légitime tant que l'Assemblée nationale lui permet de continuer à faire son travail". Le gouvernement de Michel Barnier "a un devoir impérieux, parler aux électeurs de gauche qui ne se retrouvent pas dans ce gouvernement", estime l'ancien ministre, qui regrette "que la gauche de gouvernement n'ait pas souhaité gouverner."
Il prévient que la France risque de se retrouver "avec un gouvernement minoritaire à l'Assemblée, mais aussi minoritaire dans le pays." Selon lui, il est "très important de rassembler les républicains des deux bords autour d'une ligne politique qui doit élargir sa base plutôt que la rétrécir" pour "éviter que le RN ne soit au pouvoir dans trois ans". S'il souhaite que ce gouvernement "réussisse", il prévient que son parti n'est "plus dans la majorité, pas non plus dans l'opposition."
"Les lois qui iront chercher les voix du RN auront du mal à avoir les nôtres"
Parmi les nouveaux ministres, un profil fait polémique. Bruno Retailleau, nommé au ministère de l'Intérieur, a déjà tenu à plusieurs reprises des propos jugés problématiques sur l'immigration. Des déclarations réprouvées par Roland Lescure, "l'immigration, c'est trop sérieux pour être laissée à ce type de position".
"Je fais partie d'un groupe qui a soutenu la loi immigration, mais qui était aussi très heureux qu'elle s'arrête là, donc on aura notre liberté collective de parole et je ne souhaite en aucun cas être un franc-tireur mais on votera en conscience", ajoute-t-il. "Les lois qui iront chercher les voix du RN auront du mal à avoir les nôtres et, en tout cas, elles n'auront pas la mienne", affirme le vice-président de l'Assemblée nationale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.