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Perquisitions à La France insoumise : "La justice n'est pas aux ordres", martèle Nicole Belloubet

La ministre de la Justice, invitée mercredi de franceinfo, a répondu aux critiques de Jean-Luc Mélenchon après des perquisitions menées dans les locaux de son parti et  chez lui.   

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, invitée de franceinfo le 24 octobre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Alors que Jean-Luc Mélenchon a notamment dénoncé "une offensive politique organisée par la Macronie" le 19 octobre après les perquisitions visant la France insoumise et son domicile, "la justice n'est pas aux ordres, de personne, et pas de moi", a déclaré la garde des Sceaux, Nicole Belloubet à franceinfo mercredi 24 octobre. "Et c'est le procureur qui apprécie la proportionnalité" des moyens engagés, a ajouté la ministre de la Justice.

"Ce n'est pas une descente de police, c'est une perquisition", a précisé la ministre de la Justice, en faisant référence aux propos de Sophia Chikirou, ex-directrice de communication de Jean-Luc Mélenchon, qui a rejeté hier les soupçons planant sur les comptes de campagne du candidat de la France insoumise à la présidentielle.  "Je suppose que pour les besoins de l'enquête le procureur a estimé nécessaire de déclencher des perquisitions (...) C'est le procureur qui apprécie la proportionnalité", a-t-elle également souligné. "Quand Mme Chikirou [l'ex-directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon] parle de violence, je lui laisse la responsabilité de son propos, mais je n'ai pas le sentiment que la violence ait été du côté où elle dit, a lancé la ministre. J'ai plutôt le sentiment que la violence était du côté de ceux qui ont réagi d'une manière qui me, semble-t-il, était absolument inqualifiable et totalement disproportionnée."

Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs affirmé que "Mme Belloubet sera ravie d'apprendre que ses services disposent dorénavant des photographies du temps qu'on passait ensemble dans les années 2005-2006". "Je ne suis pas partie en vacances avec Jean-Luc Mélenchon mais nous avons des amis communs", a répondu la ministre de la Justice. Selon elle, "les objets personnels qui n'ont rien à voir avec l'enquête (…) sont évidemment immédiatement restitués s'ils n'ont rien à voir avec l'enquête". "D'ailleurs, je crois savoir, il me semble que l'on m'a dit que déjà un grand nombre d'objets avaient été restitués", une semaine après les perquisitions, a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, interrogée sur l'affaire d'une enseignante menacée par un élève à Créteil (Val-de-Marne), Nicole Belloubet a estimé que "la justice a été très réactive puisque l'auteur de ce geste a été immédiatement éloigné" et qu'il a "interdiction de paraître dans le Val-de-Marne". En matière de textes concernant les mineurs, la ministre a précisé qu'elle n'était "pas hostile" à "retravailler" l'ordonnance de 1945.  

Enfin, appelée à réagir aux révélations du Canard enchaîné, mardi, sur des plans de plusieurs prisons, il y a encore dix jours, visibles sur le site de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (Apij), sous tutelle du ministère de la Justice, Nicole Belloubet a minimisé les conséquences. "Il y avait des plans effectivement, qui sont des plans masse, où n'apparaissent pas les mesures de sécurité, a-t-elle précisé. Cela dit, ça n'est pas possible, et c'est donc la raison pour laquelle dès que je m'en suis aperçue, nous avons retiré tout cela." 

La ministre de la Justice a aussi rappelé que Google avait commencé à "flouter" les prisons françaises sur GoogleMaps. "Google m'a répondu et donc, effectivement, ils obtiennent le floutage progressif. Ils doivent m'écrire toutes les trois semaines pour me faire un point précis des images floutées", a indiqué Nicole Belloubet.

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