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Plan pauvreté : "Ce petit rééquilibrage ne compense pas les cadeaux colossaux" faits aux riches, déplore François Ruffin

Alors qu'Emmanuel Macron dévoile jeudi les grandes lignes de son plan pauvreté, le député La France insoumise, François Ruffin, estime que "ce petit rééquilibrage ne compense pas les cadeaux colossaux".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Ruffin, député La France insoumise, invité sur franceinfo le jeudi 13 septembre. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Alors qu'Emmanuel Macron  va dévoiler dans la journée de jeudi un plan très attendu de lutte contre la pauvreté, d'un montant de 8 milliards d'euros sur quatre ans, François Ruffin, député La France insoumise, invité plus tôt dans la matinée sur franceinfo, a estimé que la France était un pays "riche", en capacité de "redistribuer"."Le gâteau il est là, il ne demande qu’à être partagé", a-t-il lancé.

Pour le député, "ce petit rééquilibrage ne compense pas les cadeaux colossaux" faits aux riches. François Ruffin "ne croit pas à un rééquilibrage vers la gauche du gouvernement", et tient à remettre dans son contexte les 8 milliards d’euros de ce plan, sur quatre ans. "La suppression de l’impôt sur la fortune pour les actionnaires, c’est entre 4 et 5 milliards d’euros par an."

Ce petit rééquilibrage d'un côté ne compense pas les cadeaux colossaux qui ont été faits de l'autre.

François Ruffin

à franceinfo

Après un peu plus d'un an de présidence Macron, "le bilan, c’est une aggravation très forte des inégalités avec les 10% les plus pauvres qui ont perdu 337 euros par an", affirme le député. Selon lui, le problème de la pauvreté "ne peut pas être pris indépendamment des autres dossiers : les retraites, le logement, il faudrait un grand plan de rénovation thermique. Les gens dans leurs HLM dépensent parfois plus de 15% de leur budget en chauffage, alors que ce n'est que 6% pour les plus aisés. Il faut tout lier ensemble".

L'effort de formation insuffisant

Le plan pauvreté présenté jeudi prévoit aussi un effort de formation, en la rendant obligatoire jusqu'à 18 ans. Mais pour François Ruffin, ce n'est pas suffisant : "Il y a des tas de gens qui sont dans l'emploi, qui ne cessent de suivre des formations et quand ils trouvent du boulot, restent quand même dans la pauvreté, comme les auxiliaires de vie sociales, qui s'occupent des personnes âgées ou les assistantes maternelles. Tous les métiers d'entraide en résumé. On a choisi pour ces personnes la précarité comme système".

En opposition au "pognon de dingue" des aides sociales, pointé par Emmanuel Macron, le député La France Insoumise rappelle que "le système de redistribution français, basé sur les prélèvements fiscaux, fait baisser d'un tiers le taux de pauvreté."

Regardez l'intégralité de l'entretien de  François Ruffin sur franceinfo le 13 septembre 2018.

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