Cet article date de plus de cinq ans.

Réforme de l'audiovisuel : Netflix ou encore Amazon vont avoir "obligation de financer les contenus européens", affirme Franck Riester

Le ministre de la Culture, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 25 septembre 2019, assure que l'État veut obliger les plateformes de VOD à davantage financer la production française et européenne. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Franck Riester, ministre de la Culture, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 25 septembre 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Avec sa réforme de l'audiovisuel, l'État veut obliger les plateformes comme Netflix ou Amazon Prime Video à financer la production française à hauteur "au minimum de 16% de leur chiffre d'affaire" a annoncé Franck Riester, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 25 septembre. Le ministre de la Culture est "convaincu" qu'il n'aura pas à "couper le signal" de ces plateformes pour atteindre son but.

Aujourd'hui les plateformes de streaming en ligne investissent "environ 10%" de leur chiffre d'affaire dans cette production, a noté le ministre, mais sans qu'elles en aient l'obligation. Désormais, grâce à la réforme de l'audiovisuel, ces plateformes vont avoir "obligation d'exposer les contenus européens et de financer les contenus européens". Dans ces financements, "il y aura une part pour le cinéma, une part pour l'audiovisuel et une part importante pour la production indépendante", a précisé Franck Riester.

Comment obliger ces entreprises à se plier aux exigences françaises ? "On va modifier la loi, a répondu le ministre. On s'est donné la possibilité de le faire grâce à plusieurs directives européennes que l'on va transposer dans le droit français. Deux directives vont nous permettre de nous donner des leviers pour faire en sorte que ces nouveaux acteurs de l'internet entre dans le système français". Ces leviers pourront être "contraignants" mais la priorité du ministre est d'abord de passer par "la négociation".

Parmi ces leviers contraignants, Franck Riester a cité notamment le "Conseil d'État qui pourrait imposer des contraintes financières lourdes" à ces plateformes. "Mais on est convaincu qu'on n'arrivera pas au moment où on serait obligé de prendre des dispositions judiciaires qui iraient jusqu'à couper le signal", a conclu le ministre de la Culture. 

Redevance : un euro rendu aux Français

Alors que la redevance audiovisuelle va passer de 139 euros cette année à 138 euros l'année prochaine, Franck Riester, a assuré que les prévisions indiquent un "surplus" d'un euro sur les sommes qui seront collectées l'année prochaine. "On a pris la décision de le rendre aux Français", a affirmé le ministre de la Culture. Pour autant dans l'avenir, "on pourra aussi adapter dans l'autre sens la contribution à l'audiovisuel public pour satisfaire les besoins de financements publics", a concédé le ministre. 

Une holding pour chapeauter l'audiovisuel public

La réforme de l'audiovisuel public va aboutir à la création d'une holding qui va chapeauter Radio France, France Télévisions, l'INA et France Médias Monde. Cette entité, baptisée France Médias, devra définir les orientations stratégiques et répartir le budget entre chacune des sociétés de l'audiovisuel public. Ce n'est "absolument pas" le retour de l'ORTF a voulu rassurer Franck Riester. "Les affaires éditoriales de chaque entité seront du ressort des entreprises éditrices de programmes", a-t-il affirmé.  

Les usages changeants, "Il est très important d'avoir une stratégie globale pour toucher tous ces publics dans leur diversité en leur proposant des contenus d'audiovisuels spécifiques en fonction des supports. Pour cela il faut une coordination globale", a justifié le ministre de la Culture. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8.30 franceinfo" du mercredi 25 septembre 2019 :

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.