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Réforme des retraites, dépenses publiques, voitures thermiques, banques françaises, trimestre anti-inflation... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 13 mars 2023.

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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, sur franceinfo, lundi 13 mars 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique était l'invité du 8h30 franceinfo, lundi 13 mars 2023. Réforme des retraites, dépenses publiques, voitures thermiques, banques françaises, panier anti-inflation... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Retraites : "Nous travaillons sur cette seule option : bâtir une majorité" avant le vote final

Avant cette semaine décisive pour la réforme des retraites, le ministre de l'Economie le répète : "Nous travaillons sur cette seule option : bâtir une majorité". Le texte sera examiné mercredi en commission mixte paritaire, puis soumis au vote du Parlement jeudi. "Je n'ai aucun doute sur le fait que la majorité fera bloc", insiste le ministre. Pour lui, les élus de Renaissance n'ont "aucune raison de ne pas voter cette réforme", malgré les réticences affichées de certains députés comme Barbara Pompili. Il manque une quarantaine de voix à la majorité pour voter le texte et le ministre est persuadé qu'il pourra les trouver chez Les Républicains : "Ce serait lunaire d'avoir un parti qui vote un texte au Sénat et qui ne le vote pas à l'Assemblée nationale", souligne-t-il. Bruno Le Maire l'assure : "Le 49.3 n'est pas sur la table", la majorité met "toutes ses forces pour dégager une majorité".

Finances publiques : "Baisser les dépenses sociales ou les aides aux entreprises, ce n'est pas un tabou"

Bruno Le Maire se défend après la publication vendredi du rapport annuel de la Cour des comptes, qui exhorte le gouvernement à redresser les finances publiques après la période du Covid. "Nous sommes sortis du 'quoi qu'il en coûte'", assure le ministre de l'Économie. "Nous avons mis en place une aide plus ciblée pour les entreprises ou pour l'indemnité carburant", argumente-t-il. Bruno Le Maire affirme qu'il veut "travailler avec la Cour des comptes" pour ramener les dépenses publiques à "54% de la richesse nationale d'ici à 2027", contre "57% aujourd'hui".

"Baisser les dépenses sociales ou les aides aux entreprises, ce n'est pas un tabou", lance le ministre de l'Économie. Mi-avril, Bruno Le Maire présentera un "programme de stabilité" avant un "séminaire avec tous les principaux ministres" pour réduire les dépenses dans leurs administrations. Enfin, des "Assises des finances publiques" se tiendront "avant l'été" pour "avoir un projet de loi de finances 2024 qui comportera plusieurs milliards d'euros d'économies de dépenses publiques".

Fin des voitures thermiques en 2035 : "Il ne faut surtout pas décaler cet objectif"

Alors que les pays réticents à l'interdiction de la voiture thermique en 2035 se réunissent lundi 13 mars à Strasbourg, Bruno Le Maire affirme son opposition : "Il ne faut surtout pas décaler cet objectif", tonne-t-il. "On ne peut pas dire qu'il y a une urgence climatique et reculer sur l'objectif de passage aux voitures électriques", poursuit-il, visant indirectement les pays réfractaires, comme l'Allemagne, l'Italie, la Bulgarie ou encore la Pologne. "Nous sommes prêts à aller au bras de fer", insiste le ministre. Il assure qu'au contraire, le passage aux voitures électriques est une "opportunité économique" : "Il faut investir doublement sur les batteries, les moteurs électriques".

Faillite de deux banques américaines : "Il n'y a pas de risque de contagion en France"

"Il n'y a pas de risque de contagion en France", affirme Bruno Le Maire après la faillite de deux banques américaines, la Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank. "Nous avons des banques et un système bancaire solides", rassure le ministre de l'Économie. Le ratio de liquidité est "élevé" dans les banques françaises et les établissements "diversifient leurs activités". "Nous suivons évidemment la situation de très près", conclut-il.

Trimestre anti-inflation : "Nous allons vérifier que cette baisse des prix n'est pas qu'un jeu de bonneteau et d'affichage"

Le "trimestre anti-inflation" lancé par le gouvernement n'est pas un "cache-misère" assure Bruno Le Maire, qui rappelle que les grands distributeurs se sont engagés à "faire plusieurs centaines de millions d'euros d'économies sur leurs marges". Le ministre de l'Économie assure que des "contrôles" seront réalisés pour "vérifier que cette baisse des prix n'est pas qu'un jeu de bonneteau et d'affichage" et que ce sont bien les distributeurs qui rognent sur leurs marges pour assurer ces tarifs réduits aux consommateurs.

Le ministre de l'Économie rencontrera Michel-Edouard Leclerc mercredi, lui qui se montre critique envers l'opération "trimestre anti-inflation". "Je souhaite que Leclerc participe à l'opération", insiste le ministre. Bruno Le Maire rappelle par ailleurs que de nouvelles négociations vont commencer en juin : "Les grands industriels devront renégocier leurs prix avec les distributeurs et ils devront eux aussi prendre leur part du fardeau", conclut le ministre.

Dérives des influenceurs : "Le Net, ce n'est pas le Far West"

Bercy a lancé une concertation en ligne pour mieux encadrer le travail des influenceurs, visés par plusieurs polémiques ces derniers mois. "Les influenceurs doivent être soumis aux mêmes règles" que les autres entreprises, assure Bruno Le Maire. "Nous souhaitons leur donner un statut et renforcer les contrôles", poursuit le ministre parce que "le net ce n'est pas le Far West". "Ce n'est pas un combat contre les influenceurs", insiste-t-il. "Nous souhaitons un dispositif pour protéger les influenceurs pas pour les stigmatiser."

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du lundi 13 mars 2023 :

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