Remaniement : "une volonté d'afficher des prises de guerre, mais le chef de l'État n'y parvient pas", constate Olivier Faure
Le premier secrétaire du PS confirme jeudi sur franceinfo que "certains" élus socialistes ont été sollicités pour la formation du nouveau gouvernement toujours en gestation. "Aucun n'a accepté", affirme-t-il.
Selon les informations de franceinfo, deux députés socialistes ont refusé d'entrer au gouvernement à l'occasion du remaniement en cours. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a confirmé jeudi 11 octobre que des élus PS ont été approchés. "Certains m'en ont fait part, a-t-il déclaré. Selon le patron du PS, "il y a une volonté du chef de l'État d'afficher des prises de guerre, une volonté d'équilibrer en communication une politique, qui elle est à droite, par des hommes ou des femmes qui sont identifiés à la gauche. Mais la vérité, c'est qu'il n'y parvient pas".
"Nombreux ont été parait-il sollicités et aucun n'a accepté pour des raisons qui sont assez simples à comprendre, a développé Olivier Faure. Il y a un an quand le président encore candidat était face aux Français, il se présentait comme un nouveau progressiste. Un an après, l'illusion a disparu. C'est un néolibéral."
"Parfois, il y a des gens qui cèdent à l'ambition, à la tentation d'avoir enfin un destin, d'avoir un chauffeur, une voiture, un maroquin ministériel", a poursuivi le premier secrétaire du PS. Dans ce cas de figure, ils seraient "bien sûr" exclus du PS, a-t-il confirmé.
Interrogé sur la durée de réflexion autour d'un nouveau gouvernement, Olivier Faure a jugé "la situation intenable" pour Édouard Philippe, à la fois Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Le numéro un du PS a pris l'exemple des intempéries dans le Var. "On va certainement le voir se déplacer dans le Var dans la journée. Il sera à ce moment-là mobilisé par une opération qui le nécessite, mais il ne sera pas à sa tâche de Premier ministre", a estimé le dirigeant socialiste.
Par ailleurs, Olivier Faure a fait part de ses inquiétudes sur la réforme des retraites envisagée par le gouvernement. "Je crains que la réalité ce soit un gouvernement, se voyant baisser dans les sondages, baisser dans les intentions de vote aux élections européennes, qui repousse les mauvaises nouvelles à l'après européennes et donc qu'il y ait une forme de plan caché sur les retraites, maintenu caché, jusqu'aux élections européennes (...) Je sens bien que le gouvernement ne met pas tout sur la table et qu'il ne dit pas la vérité sur le sujet", a-t-il affirmé.
Le projet autour de la retraite prévoit la suppression des régimes spéciaux, une question "difficile" selon le patron du PS. "S'il y a des régimes spéciaux aujourd'hui, c'est qu'ils sont le résultat d'une histoire sociale et qu'ils sont liés au fait que tous les métiers ne sont pas égaux, a-t-il déclaré. Vouloir unifier les régimes, c'est une possibilité que je n'écarte pas, mais en revanche, laissez penser que tous les métiers se valent (...) je dis non. Cela suppose qu'on tienne compte de la pénibilité."
Regardez l'intégralité de l'entretien d'Olivier Faure le 11 octobre 2018 sur franceinfo.
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