Uniforme à l'école, RN, réseaux sociaux, retraites, corrida, mairie de Béziers... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Robert Ménard

Robert Ménard, maire de Béziers, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 12 janvier 2023. Uniforme à l'école, RN, réseaux sociaux, retraites, corrida, mairie de Béziers... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Uniforme à l’école : "C'est "une bonne idée"

Robert Ménard estime que l'uniforme à l'école est "une bonne idée". Il a essayé de le faire quand il est devenu maire de Béziers, mais "ça n'a pas marché ", admet-il. Selon lui, "il y a déjà un uniforme à l'école, ces sont les marques", souligne-t-il. "Quand tu as de l'argent, tu as les bonnes marques, quand tu n'as pas d'argent, tu n'as pas de marques du tout. Tu vas dans les trucs de discount", explique-t-il. Il dit ne pas être un "imbécile" et sait que "le port de l'uniforme ne réglera pas les problèmes de l'école", mais il trouve "merveilleux de mettre l'école à l'abri des différences".

Le Rassemblement national : "Ils ne branlaient rien pendant des années. Là, ils bossent !"

Robert Ménard a admis que ses rapports avec Marine Le Pen sont "dans une période de glaciation". Les deux figures politiques ne se parlent plus et le maire de Béziers le "regrette". Il a souligné une métamorphose de la dirigeante du RN : "Sur tout un tas de choses, elle a beaucoup changé. Elle est plus responsable, elle donne plutôt une belle image de son parti, ce qui n'était pas toujours le cas", explique-t-il.

Même satisfecit vis-à-vis des 89 députés RN à l'Assemblée nationale : "Honnêtement, à l'Assemblée nationale, même s'ils m'exaspèrent de temps en temps par la façon dont ils disent les choses, ils se comportent de façon plus responsable. Ils ont fait des progrès", dit-il. "Ils ne branlaient rien pendant des années. Là, ils bossent !", a-t-il lancé. L'immigration reste une source de fâcherie entre le maire de Béziers et Marine Le Pen. Robert Ménard essaye "d'être pragmatique. J'ai appris ça de la mairie", dit-il. Bien qu'il soit "absolument contre une immigration non contrôlée", il estime qu'"une immigration zéro, honnêtement, ça n'existe pas".

Les réseaux sociaux, "un égout à ciel ouvert"

Robert Ménard a fait son autocritique sur l'utilisation des réseaux sociaux qu'il a aujourd'hui quittés. "Je n'en peux plus, honnêtement. C'est un égout à ciel ouvert", explique-t-il. "Tu es poussé à en dire toujours plus. Je ne suis pas mieux que les autres personnes, je choisissais des mots toujours plus durs pour que ce soit repris et ça, c'est de la folie", regrette-t-il aujourd'hui. Selon lui, la politique à travers les réseaux sociaux abîme la qualité du débat. "Les gens ne sont pas d'accord avec toi, ils sont tes ennemis. Ce n'est pas vrai." Cela rend "binaire", affirme-t-il. "J'ai l'impression qu'en essayant de ne pas juger les gens sur leur étiquette politique, je me fâche avec tout le monde à tour de rôle", explique-t-il. "J'en avais un peu marre. J'ai envie de respirer", a-t-il justifié.

Les retraites : "Il faut faire la réforme des retraites"

"Il faut faire la réforme des retraites", assure Robert Ménard. Le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, "je suis absolument pour", affirme-t-il. Le maire de Béziers n'est pas sur la ligne d'Emmanuel Macron, mais "sur la ligne du bon sens", affirme-t-il. La retraite à 62 ans, "ce n'est pas crédible", selon lui. "On vit plus longtemps. Il y a moins de gens qui travaillent pour ceux qui ne travaillent pas. Il faut changer les règles du jeu parce que sinon on va se casser la figure", avance-t-il.

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"Je n'aime pas" mais "je défends la corrida"

"Personnellement, je n'aime pas les corridas", mais il défend "mordicus la corrida", indique le maire de Béziers, ville de tauromachie. "J'y vais comme maire pour dire que c'est quelque chose qui est dans l'histoire, dans l'ADN de ma ville, c'est un truc hyper-populaire", explique-t-il. "Chez moi, si tu n'aimes pas le rugby et la corrida, c'est un problème", affirme-t-il.

Un 3e mandat de maire ? "Il faut savoir s'arrêter"

Robert Ménard confirme qu'il ne fera "pas un troisième mandat" en tant que maire de Béziers : "J’arrêterai la politique", dit-il. "Ça me prend tout le temps, toute ma vie, du matin au soir", raconte-t-il. "II faut savoir s'arrêter. Une partie des gens ne savent pas s'arrêter", estime-t-il.

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