"Cartel 1011. Les Bâtisseurs " de Mattias Köping

Avec un premier tome intitulé "Les Bâtisseurs» paru chez Flammarion, Mattias Köping se lance dans une trilogie d'une rare violence sur le crime international, et sur l'émergence du cartel 1011. Du Mexique à l'Europe, l'appétit et la sauvagerie des criminels sont sans précédent. Un roman bluffant.
Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"Cartel 1011 : les bâtisseurs" de Mattias Köping vient de paraître le 16 octobre 2024. (FLAMMARION EDITIONS)

Cartel 1011 de Mattias Köping chez Flammarion est roman :  premier volet d'une trilogie. 600 pages, un pavé d'une rare violence. C'est un travail titanesque auquel s'est attelé Mattias Köping. Un roman documenté, truffé de détails, et même ses personnages secondaires sont importants. Matthias Köping nous emmène dans la péninsule du Yucatan, au Mexique, berceau de la famille Hernandez, un clan à la tête d'une très grande et très prospère entreprise, la Comex, dont les activités internationales sont les travaux publics, la promotion immobilière, le tourisme en passant par l'agroalimentaire ou les médicaments.

Parallèlement dans ce même Yucatan apparaît un nouveau Cartel 1011, dont le nom est mystérieux et aux méthodes nouvelles et radicales, mais qui se développe sur une activité très classique la fabrication, le trafic international de drogues en tous genres. Et ce nouveau cartel semble avoir une force de frappe telle, qu'il envisage sa domination sur tous les autres. Et comme son appétit n'a d'égal que sa sauvagerie, ce cartel dont on ne connaît pas la direction, ne se contente pas de se développer au Mexique ou en Amérique du Sud, le marché européen fait également partie de ses objectifs.

C'est dans l'air du temps, évidemment. On peut imaginer que dans les deux autres volets à venir de la trilogie, les ambitions de cette giga entreprise mexicaine, et celles de ce cartel vont se croiser et s'imbriquer. 600 pages qui nous racontent le développement de ce nouveau cartel et celui de ce géant de l'économie mexicaine où sans doute, dans l'esprit de l'auteur, les ambitions, les méthodes et la violence des narcotrafiquants, à quelques nuances près, n'ont pas grand-chose à envier à celles de certains dirigeants de l'économie légale.

Développement fulgurant, violent, activités très lucratives

La Comex du roman et ses dirigeants sont prêts à tout, ou presque, pour mettre la main sur tout ce dont ils ont besoin pour prospérer. Tant pis pour les activistes écologiques, les scientifiques, les âmes sensibles, tant pis pour les plus pauvres, les peuples premiers, les migrants, tant pis pour l'environnement et la plus élémentaire morale.

Le nouveau cartel 1011 n'a lui non plus aucune limite : violence extrême, chantages, enlèvements, prostitution, fabrication et trafic de drogue. Et comme un écho au monde réel, Mattias Köping documente la montée en puissance de ces nouveaux narcotrafiquants sur le marché européen, le plus souvent avec les vieilles mafias locales.

On y croise des tueurs qui feraient pâlir de jalousie les frères Coen ou Tarantino. On y croise des junkies hollandais absolument pathétiques, un trafiquant d'animaux pédophile, un curé qui n'en peut plus de la misère et de la violence des quartiers pauvres de Cancun, des flics un peu perdus, quand ils ne sont pas corrompus. Bref, l'enfer sur terre. Ce roman est absolument bluffant.

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