Des livres de poche pour finir les vacances d'été

Voici une proposition de livres de poche qui parlent de politique, ou plutôt des romans qui s'amusent de la politique ou de l'engagement politique. Il faut avouer que, dans le contexte actuel assez tendu, ces romans ont des vertus apaisantes.

Le banquier anarchiste

Commencons par un classique, signé du Portugais Fernando Pessoa : Le Banquier anarchiste, qui vient de ressortir chez 10/18.

Paru en 1922, ce texte est absolument jubilatoire. Pesoa nous raconte comment, à la fin d'un repas, un banquier démontre à ses invités que ses convictions et ses actions en matière d'anarchisme n'ont rien à envier à celles des extrémistes les plus déterminés. L'homme développe une rhétorique implacable, un pamphlet incendiaire contre les démocraties occidentales.

L'indocilité

Un autre roman, tout aussi caustique que le précédent mais écrit plus de 60 ans plus tard, qui s'intitule L'Indocilité, de José Saramago, publié au Point Poche. Le prix Nobel de littérature nous entraîne dans une ville imaginaire où des élections municipales se soldent par plus de 90% de bulletins blancs. Panique des autorités : s'agit-il d'une action subversive concertée pour mettre en péril les institutions ? Une enquête est ouverte, qui va remuer beaucoup de choses.

Le collaborateur

Enfin, dans la collection Folio à 3 euros (qui recèle de nombreuses pépites), il convient de s'arrêter sur Le collaborateur, de Louis Aragon. Écrites pendant la guerre et publiées clandestinement, ces 3 nouvelles courtes et percutantes portent la plume d'Aragon. L'une de ces histoires poignantes donne la parole à un brave réparateur de transistors, collaborateur, anticommuniste et antigaulliste. L'écrivain s'immisce dans les raisonnements complexes et contradictoires de cet homme, jusqu'à un drame. 

Avant la rentrée et dans la situation politique actuelle en France, voilà des lectures qui offrent une forme de distance et de recul.