Cet article date de plus de dix ans.

Du Kurdistan à l'affaire Dreyfus

Cette semaine nos libraires vous transportent du Kurdistan irakien à l'affaire Dreyfus, en passant par l'Angleterre victorienne.
Article rédigé par Valérie Expert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© éditions Anne Carrière)

Fatimah vit au Kurdistan irakien avec son mari, leurs enfants et la famille de son mari. Un jour, elle est emmenée à l’hôpital de Souleymanyeh, très grièvement brûlée. Un accident domestique, apparemment… "Apparemment", car ces accidents dont sont victimes de nombreuses femmes, en général très jeunes, masquent souvent des crimes d’honneur. Tandis que Fatimah va lutter pour vivre malgré ses blessures, pour ses enfants et le bébé qu’elle porte et qu’elle appelle le "bébé de la honte", la vie dans son village s’organise sans elle. À tel point qu’il semble qu’elle n’ait jamais existé. Seule sa fille aînée continuera à évoquer son souvenir. Que va devenir Fatimah ? Que s’est-il passé le jour de l’"accident", le jour où le "bébé de la honte" a été conçu ? Quels mystères planent sur cette femme ? Un roman poignant pour décrire la terrible réalité des crimes d’honneur.

Faubourg Sainte-Anne, Montréal, 1845. En pleine nuit, une sage-femme et sa fille vont accompagner une femme dans sa délivrance. À seize ans, Flavie entreprend ainsi l’apprentissage du métier d’accoucheuse auprès de Léonie, sa mère, qui caresse d’audacieux projets : la fondation d’un refuge pour femmes enceintes démunies et celle d’une école de sages-femmes. À l’instar de Simon, le père de Flavie, la société de l’époque, placée sous le règne tyrannique de la pudeur, est rebutée par ces nouveautés. Les membres du clergé se méfient comme de la peste de l’esprit d’entreprise de Léonie et de ses collègues. De leur côté, les médecins engagent une lutte de pouvoir afin de ravir leur clientèle aux sages-femmes. Séparés par un large fossé, les univers masculin et féminin ne se rejoindront qu’au moyen de trop fragiles passerelles, celles du respect et de l’amour. D’une écriture vivante et colorée, ce roman évocateur excelle à recréer l’atmosphère des débuts de l’ère victorienne et à camper des personnages attachants. Les accoucheuses, un bonheur de lecture.

  (© éditions Gallimard)

Lettres à Alexandrine  (1876-1901 ), d’Emile Zola, éditions Gallimard

Ces 318 lettres, adressées par Émile Zola à son épouse, Alexandrine, constituent le dernier grand inédit de l'écrivain, publié plus d'un siècle après sa disparition. Elles montrent le romancier face à ses contemporains, placé au cœur de la vie littéraire parisienne, et affrontant ce qui a constitué le choix décisif de son existence : son engagement dans l'affaire Dreyfus. Elles retracent en même temps l'histoire intime d'un couple qui a réussi à surmonter la crise dont il a failli être victime. Alexandrine fait plusieurs séjours en Italie, entre 1895 et 1901. Zola doit subir un interminable exil en Angleterre, à la suite de la publication de son J'accuse...! Pour lutter contre l'absence, ils se retrouvent à travers les lettres qu'ils échangent.  Dialoguant avec Alexandrine, Zola se livre entièrement. "J'ai la certitude intérieure qu'une fois encore, je vais à mon étoile ", lui écrit-il, en lui confiant les raisons qui le poussent à se lancer dans son combat en faveur d'Alfred Dreyfus. 

 

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