"La fille du Poulpe. Les cols des Amériques" de Thomas Canteloube

C'est le grand retour du poulpe ou plutôt l'arrivée de "La fille du Poulpe. Les cols des Amériques" de Thomas Canteloube. L'enquête de Gabriella sur la chute mystérieuse et fatale d'un journaliste chilien dans les Cévennes.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
"A livre ouvert", la sélection de Gilbert Chevalier, tous les samedis et dimanches cet été. (2011 JAZID / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Viennent de sortir chez Moby Dick Les cols des Amériques de Thomas Cantaloube et Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages de Maryssa Rachel. Deux autres sortiront en octobre. Les deux font le père de Jean-Bernard Pouy, l'inventeur de la série, et Des clics et des claques de Dominique Sylvain.

Du Poulpe à La fille du Poulpe le cahier des charges n'a pas changé. Les titres nous proposent toujours des jeux de mots, et le texte propose la même irrévérence, et la même distance ironique, face à la marche du monde, avec des enquêtes où Gabriella, la fille du Poulpe, va maintenant avancer sur les traces de son père, Gabriel Lecouvreur, qui dans la première série était un jeune détective libertaire surnommé "Le Poulpe" à cause de ses longs bras.

Alors dans Les cols des Amériques, Thomas Cantaloube, auteur dans la Série noire d'une trilogie sur les débuts de la cinquième République et ses soubresauts postcoloniaux, ne s'éloigne pas vraiment de ses préoccupations. Il nous parle de maintien de l'ordre à la française, doctrine qui a essaimé partout dans le monde après la guerre d'Algérie et la bataille d'Alger. Les cols des Amériques est d'ailleurs un jeu de mots avec La escuela de las Americas, l'institution militaire américaine qui a formé quantité de militaires sud américains dans les années 70.

Thomas Cantaloube nous emmène dans les Cévennes, où le corps d'un journaliste chilien a été retrouvé dans la montagne. On y croise un préfet douteux, des gendarmes bien lourdauds et d'anciens militaires et barbouzes en tout genre. C'est léger, mais passionnant. Et ça se lit le temps d'un voyage en TGV. D'ailleurs, l'éditeur Moby Dick a également ressorti au printemps trois titres du Poulpe, La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy et Un trou dans la zone de Franck Pavloff et La bonne à tout fait de Franz Bartelt.

Avec les Jeux olympiques, des nouveautés, rééditions ou sortie en format poche

Et dans le lot les portraits de sportifs hors du commun ou aux destins extraordinaires. Et je commencerai avec un athlète absolument étonnant qui s'appelait Abebe Bikila, ancien soldat éthiopien. Et on parle là aussi de marathon.

Et c'est son histoire que nous raconte Vaincre à Rome, de Sylvain Coher, sorti en poche chez Babel, la collection Poche d'Actes Sud. On est en 1960 à Rome, le 10 septembre, Abebe Bikila va gagner le marathon olympique. Alors s'il n'y avait que ça, ce serait déjà pas mal. Mais en plus de la victoire et du record du monde en terre italienne, plus de 20 ans après la prise d’Addis-Abeba par Mussolini, Bikila va courir les 42 kilomètres, donc sur le macadam romain, pieds nus.

En pleine période de décolonisation, ce jeune africain remporte l'or et honore tout un continent. Et c'est avec passion et une sensibilité extraordinaire, comme s'il était dans les pensées et la tête de Bikila, que Sylvain Coher nous raconte cet exploit, mais aussi cette revanche très symbolique d'un monde sur un autre. Ça s'appelle donc Vaincre à Rome de Sylvain Coher. Et c'est sorti chez Babel Actes Sud.

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