"Le salon du prêt-à-saigner" de Joseph Bialot dans la série noire de Gallimard
Le salon du prêt-à-saigner nous emmène dans le quartier du Sentier à la fin des années 1970, c'était alors le centre mondial du prêt à porter. Le corps d'une femme, lardé de coups de couteau, y est retrouvé. Un premier assassinat suivi d'un deuxième et de quelques autres encore, tous plus sauvages les uns que les autres.
L'enquête qui suivra mettra en évidence une vague histoire de racket. L'auteur Joseph Bialot s'intéresse surtout à la dérive d'un tueur sanguinaire hors norme, sans foi ni loi complètement psychopathe. Personnage pas très loin de ceux que pouvait nous proposer par exemple Jean Patrick Manchette dans certains de ses romans.
Le tout fleure bon le Paris et la banlieue de la fin des années 1970. On retrouve des flics à l’ancienne, des personnages issus de vagues d’immigration oubliées comme ces nombreux Yougoslaves qui quittaient alors leur pays pour trouver fortune à Paris.
Dans ce premier roman Jospeh Bialot propose une histoire qui n'a pas grande importance si ce n'est qu’elle permet à l'auteur de nous livrer sa vision du monde, très ironique : son regard et son humour noir sont dévastateurs. D’évidence, l'écrivain ne se fait guère d’illusion sur ce qui l’entoure.
Centenaire de la naissance de l’auteur
Très largement méconnu, Joseph Bialot est arrivé tardivement à l'écriture. Ce roman est son premier, publié à 55 ans, après une première partie de vie plutôt mouvementée. Sa famille d'origine juive est arrivée de Pologne en 1930 dans le quartier de Belleville. Résistant antinazi, il a été déporté à Auschwitz puis libéré par l’Armée rouge en 1945.
De retour en France, il s’occupe de prêt-à-porter dans le Sentier, qu'il connaît donc très bien. Il entame ensuite des études de psychologie et signe son premier roman, ce "salon du prêt-à-saigner" en 1977 et il obtient le Grand Prix de littérature policière en 1979.
Bialot touchera à tout beaucoup de romans historiques, de séries policières dans un Paris populaire pas très loin de l’inspiration de Leo Mallet, des récits sur sa jeunesse à Belleville. Ce n’est qu’en 2002 qu’il a commencé son premier livre sur ses années d’enfer à Auschwitz. C’est en hiver que les jours rallongent vient d’être republié début novembre à la Manufactures de livres.
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