Chemins de croix des deux François
Bien sûr il n'a pas
échappé au chemin de croix qu'il a présidé au Colisée devant 20.000 fidèles à qui il a demandé de "répondre au mal par le bien", sans oublier de saluer a-t-il dit "l'amitié de tant de nos frères musulmans". Bref, le Pape normal
s'est montré convaincant.
Mais ce qui est vrai dans le registre de la spiritualité
pour 1.200.000.000 de fidèles ne l'est pas forcément à l'échelle de
la politique pour les 43 millions de Français en âge de voter. Nous aussi dans
l'hexagone on a un patron normal. Lui aussi s'appelle François et de son
prédécesseur voulait se distinguer. Lui aussi aura vécu son chemin de croix
sous forme d'intervention télévisée ratée. Car sa "simplicité à lui"
a paru légèreté et au final il n'aura pas été jugé convaincant.
Ni par les journalistes, ni par la droite ce qui était couru
d'avance ni par la gauche de son électorat ce qui est un comble ni par les
téléspectateurs en général ce qui est fâcheux. Deux phrases ont fait tilt.
D'abord : "Nous n'avions pas anticipé que la crise allait durer encore
plus longtemps ". Et puis : "Nous avons les outils
nécessaires ". En deux formules, M. Hollande s'est caricaturé en un "monsieur bricolage" qui aurait sous évalué l'ampleur des travaux,
ce qui en général augure mal des travaux et du devis.
Bref, cela reste à prouver dans les semaines à venir, mais
le chemin de croix télévisé de François Hollande aura été contre productif. Juste
après l'émission de France 2, 66% des Français ne l'ont pas trouvé convaincant.
Juste avant qu'il ne parle, 51% le considéraient comme "un mauvais
Président de la République". Peut être serait-il temps comme aurait dit
Ségolène qu'il ajoute à sa "simplitude" un peu de "bravitude".
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