L'ombre et la lumière
Normale comme une pub pour l'hôtellerie de luxe, avec ce
qu'il faut de verdure, d'élégance et de proximité champêtre pour donner envie
d'aller se balader avec l'impétrant dans les jardins de l'Elysée comme il
semble nous y inviter.
A coup sur, le "cliché" présidentiel va dérider les gardés à vue dans les
commissariats et doper les jeunes mariés dans les mairies ou il sera désormais
placardé.
A chaque Président
sa photo et son style. On est aux antipodes du regard dans le vide et des
tenues d'apparat jadis affichées par les ancêtres De Gaulle et Pompidou,
immortalisés dans le cadre austère de la bibliothèque élyséenne, qui servait
aussi de décor au portrait stéréotype de Sarkozy, lequel semblait engoncé dans
la fonction.
On est loin de la
photo un peu grisâtre de Chirac, lui aussi dans le jardin, mais les bras dans
le dos comme s'il avait quelque chose à cacher. Très loin de la photo intello
paternaliste de Mitterrand faussement surpris en pleine lecture des "Essais" de Montaigne. Encore plus loin du génial photomaton de
Giscard cadré très haut, au raz du plexus, dans le blanc du drapeau tricolore
photographié en 16/9ème, format cinéma, ultra novateur pour
l'époque.
Avec Hollande, retour
sur terre. Sur son cliché, Il semble se rapprocher de nous, bienveillant et
patelin. Il y a quand même une faute de goût. A l'arrière plan les étendards français
et européen ressemblent à du linge qui pendouille au balcon. Plus un message
forcément subliminal. M. Hollande a les pieds dans l'ombre et la tête dans la
lumière, ce qui rappelle drôlement ce que disaient les "tonton
maniaques" d'il y a 31 ans. L'ombre et la lumière...
Comme quoi les photos sont souvent bien plus
éloquentes que les discours.
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