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La vérité en politique

A première vue, ne boudons pas notre plaisir. Plaisir venu de Pékin. Plaisir de réentendre enfin DSK parler d’autre chose que de la chose. Avouons qu’en pleine panade du triple A, l’expertise de l’ancien patron du FMI présenté comme l’un des meilleurs économistes de la planète nous manquait cruellement comme un GPS dans le désert de Gobie.
Article rédigé par franceinfo
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Et qu’a dit DSK devant un gratin de journalistes internationaux réunis à Pékin ? "Que la zone euro ressemble à un radeau. Qu’avec la récente tempête, et faute d’union budgétaire le radeau ne paraît plus assez résistant. Et qu’il semble sur le point de sombrer".

Disons le tout net, ces phrases-là sont extraordinaires. M Strauss Kahn prédit carrément le naufrage de la zone euro. Il caresse les agences de notation dans le sens du poil. Il se déguise en père fouettard à 6 jours de Noël. En fait, il dit ce qu’il pense. Et c’est son droit. Et tant pis si ses propos aggravent objectivement le problème. Peu importe car depuis l’affaire du Sofitel, DSK n’est plus candidat à rien. Il peut dire la vérité et s’affranchir de la langue de bois.

En revanche, s’il n’y avait pas eu le "crac-boum-hue", si DSK avait été candidat, il n’aurait jamais tenu de pareils propos ou bien les aurait noyés dans un magma de considérations lénifiantes. Car briguer les suffrages impose une sacrée dose d’autocensure, sauf à passer pour un irresponsable ou un extrémiste.

Grâce soit rendue à DSK ! Il nous prouve que pour dire la vérité en politique, il faut être sur la touche. Pour être libre de sa parole, il faut être libre de toute ambition. C’est logique mais pas très rassurant à cinq mois de la présidentielle.      

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