Les voeux présidentiels
Dix minutes, pile poil. Le président nous a parlé 10 minutes.
Et nul n'est capable de rien retenir de ses propos. Car il a parlé de tout,
mélangeant la crise, le chômage, le lutte contre le racisme, le dialogue
social, le courage de nos soldats, la fierté d'être français, la compassion
pour les sans emploi, les pauvres, les malades et les solitaires, le mariage
pour tous, la réduction de la dépense publique, la simplification
administrative, les otages, les futures élections municipales et européennes,
la transition énergétique et les impôts qui sont décidément trop lourds ;
ce dernier point n'étant pas de l'humour.
Sur le fond, quelque chose qui ressemble moins à la fameuse
boite à outils présidentielle qu'à une boite à gants ou tout est jeté en vrac
et dont le citoyen moyen est forcément incapable de distinguer l'utile du
futile. Bel exercice en vérité car jamais sans doute un chef d'Etat n'aura dit
tant de choses en si peu de temps.
Sur la forme, on retiendra l'étrange image du palais de
l'Elysée incrustée derrière le président, donnant l'impression qu'il était à la
fois dedans et dehors, ce que confirment d'ailleurs ses sondages de popularité.
On retiendra aussi un débit vocal très rapide et tonique et l'emploi du
"je" donnant le sentiment d'un chef d'Etat dynamique et confiant.
En conclusion, un exercice vite fait, bien fait. Mais si la
finalité des vœux présidentiels est d'être à la fois audible et crédible, ce
n'est pas gagné.
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