Au fil de l'eau. Comment améliorer l’eau de l’étang de Berre ?
Comment améliorer la qualité de l'eau de l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône ?
L'invité de ce nouveau rendez-vous est Pierre Aplincourt, pilote du réseau eau et mer de l'association France Nature Environnement en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Un rapport parlementaire vient de proposer une vingtaine d'actions pour réhabiliter la plus grande lagune de France, l’étang de Berre, situé entre la Camargue et Marseille.
Un site pollué et concerné par le réchauffement climatique
Même si beaucoup d'efforts ont été faits depuis 20 ans, le site reste pollué et asphyxié par les rejets industriels, et l'impact du réchauffement climatique est aujourd'hui perceptible.
Il est vrai que la situation n'est pas totalement stabilisée avec le réchauffement climatique, reconnaît Pierre Aplincourt. Il entraîne à la fois un réchauffement des températures mais aussi des périodes sans vent. La particularité de l'étang de Berre, c'est que l'eau douce reste en surface et piège les eaux salées qui rentrent par le canal de Caronte, et cette situation entraîne des catastrophes comme celle que nous avons connue en 2018, où une très grande partie de l'étang s'est retrouvée sans oxygène, ce qui a entraîné une mortalité de la faune et de la flore.
Limiter l’urbanisation, rénover les industries et réduire l'apport de limons et d'eau douce
Il faut admettre que l'urbanisation du bassin versant de l'étang de Berre augmente régulièrement avec Aix-en-Provence, Salon-de-Provence, Marignane ou Vitrolles. Toutes ces agglomérations ont tendance à voir leur population augmenter, donc il y a probablement des efforts à faire pour améliorer les stations d’épuration.
Il y a un deuxième niveau d'inquiétude lié au vieillissement des installations industrielles car il y a encore de très gros complexes pétrochimiques avec des installations qui peuvent encore apporter des pollutions, le plus souvent accidentelles mais bien réelles.
Il faut aussi travailler sur la possibilité de réduire encore un peu plus les apports d'eau douce et de limons qui arrivent toujours par le canal EDF. Il faut aller au-delà de ce qui a été prévu puisqu'il y a déjà de fortes mesures de limitation. L'idée serait d'approfondir les travaux de recherche pour voir si une réduction des quantités d'eau douce et de limons permettrait d'aller dans le sens d'une nouvelle amélioration de l'eau de l'étang de Berre, tout en gardant l'intérêt de cette chaîne hydroélectrique qui a une dimension stratégique, celle de l'énergie renouvelable.
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