Au Japon on utilise des robots pour lutter contre l’absentéisme et ramener les élèves à l’école
Au Japon, depuis le Covid, beaucoup d’élèves de classes élémentaires et de collège refusent d’aller à l’école. Il y a plusieurs causes : la peur d’être contaminé — les Japonais sont très sensibles à l’hygiène — mais aussi l’anxiété et la crainte d’être harcelé. Les élèves préfèrent rester chez eux et assister au cours, à distance, derrière leur ordinateur.
Le phénomène a pris une telle ampleur qu’il inquiète le ministère de l’Éducation japonais. Les initiatives se multiplient pour faire revenir les élèves dans les classes. La dernière en date, c’est de s’appuyer sur des robots pour montrer aux enfants tout ce qu’ils ratent en restant cloîtrés à la maison. C’est la ville de Kumamoto dans le sud-ouest du Japon qui vient de mettre ce système en place.
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Une expérience plus immersive
Ce sont des robots de "téléprésence", des petits boîtiers sur roulettes avec une longue tige au-dessus, et une tablette à l’extrémité. Sur l’écran de la tablette apparaît la tête et se fait entendre la voix de celui qui le télécommande. Et lui, en retour, voit et entend tout ce qu’il se passe devant le robot.
L’élève peut déplacer le robot n’importe où, ce qui lui donne l’impression d’être vraiment sur place. Il peut se balader dans les couloirs, dans la cour de récréation, parler avec ses camarades, participer aux travaux de groupe, rien à voir avec des cours filmés en caméra fixe. Grâce à cette immersion totale, ils espèrent que les élèves se rendront compte qu’ils ratent quelque chose. Et que cela les incitera à revenir, physiquement, dans les établissements.
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Après les écoles, les entreprises ?
En occident, le robot est inquiétant, dangereux, c’est Terminator ! Alors qu’au Japon, les robots sont plutôt des amis, des sauveurs comme Astro Boy ou Goldorak. Ils sont bien plus ancrés dans la société. Les Japonais ont un rapport très différent avec les robots, passer par eux ne devrait pas risquer de marginaliser encore plus les personnes. Un premier bilan sera dressé au mois de mars, les résultats révéleront si c’était une bonne idée ou pas. Si l’initiative fonctionne, elle pourrait s’appliquer aux télétravailleurs pour les inciter à revenir au bureau.
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