Avec les métalens, les téléobjectifs des appareils photos deviennent ultraplats

C'est une technologie qui est en train de révolutionner l'optique. Elle permet de concevoir des téléobjectifs de quelques millimètres d’épaisseur et des télescopes de quelques centimètres de longueur.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les métalens révolutionnent le monde de l'optique. Photo d'illustration. (SEAN GLADWELL / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Imaginez un télescope qui tient dans le creux de la main. C’est ce que viennent de présenter les ingénieurs de la faculté des sciences de l’université Harvard. Ils ont mis au point un objectif ultraplat, à peine deux millimètres d’épaisseur. Mais cet objectif est capable de vous faire apparaître les cratères de la lune avec une aussi bonne définition que des télescopes de 50 ou 70 cm.

Cette prouesse est rendue possible grâce à une toute nouvelle façon de concevoir les objectifs. Au lieu d’empiler des dizaines de lentilles (concaves, convexes, divergentes…), on prend une fine plaque de verre. Et on grave un motif microscopique à l’intérieur qui va accomplir le même travail, c’est-à-dire guider la lumière, mais dans deux millimètres d’épaisseur. C’est ce que l’on appelle les métalens et c’est en train de révolutionner l’optique.

L’ambition est vraiment de remplacer n’importe quelle optique actuelle. Cela fait plusieurs années que des chercheurs y travaillent et ces derniers mois, ils ont fait des progrès considérables. Longtemps, les métalens étaient limités au noir et blanc, désormais, ils fonctionnent en couleur. On arrive aussi à avoir du grand-angle et plusieurs niveaux de zoom. Donc ce serait formidable pour les téléphones, on n’aurait plus ces trois ou quatre objectifs qui dépassent à l’arrière.

La même qualité qu'un mégazoom de paparazzi

Le problème est que les métalens créés jusqu’ici n’étaient pas très lumineux et les couleurs pas toujours fidèles. Cela devrait changer avec ce que viennent de présenter les ingénieurs de Harvard. On pourrait avoir des objectifs ultraplats avec la même qualité que les grosses optiques traditionnelles.

La bonne nouvelle est qu'ils ne vont pas coûter plus cher. Pour les graver, on utilise la même technique que pour les microprocesseurs, donc le coût de revient devrait être similaire (quelques dizaines d’euros en moyenne). Un mégazoom de paparazzi coûte facilement plus 10 000 euros. Donc si la qualité suit, peut-être qu’un jour, on aura la même chose, totalement intégré dans nos téléphones portables pour pas cher.

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