Des scientifiques russes développent une IA pour prédire les crimes des tueurs en série
L’été est propice à la lecture de romans policiers. Voici que l’Intelligence artificielle pourrait faire disparaître les Hannibal Lecter du roman de Thomas Harris Le silence des agneaux, et autres Jack L’éventreur du roman de Robert Desnos. Des scientifiques russes ont entrepris de développer un programme informatique basé sur l’intelligence artificielle (IA) capable de prédire le lieu et l’heure des prochains crimes de tueurs en série.
Ce réseau neuronal sera formé à partir de données d'affaires criminelles résolues, permettant à la machine de détecter divers schémas et de les utiliser pour créer des prévisions. Les spécialistes de l'Institut de technologie électronique de Moscou (MIET) ont déjà collecté des informations sur plus de 200 cas criminels qui serviront de matériau initial pour l'analyse de l'IA. Lev Bertovsky, directeur de l'Institut de droit de haute technologie, de sciences sociales et humaines du MIET, a précisé que les spécifications techniques sont en cours d'élaboration et que certains éléments individuels sont actuellement testés.
Déjà 35 caractéristiques médico-légales identifiées
La mise en œuvre de ce projet nécessite la collaboration avec les forces de l'ordre, car le programme doit être formé à l'aide de données réelles sur les tueurs en série. Les développeurs sont en contact avec la commission d'enquête, la Cour suprême et d'autres organes pour obtenir un accès complet aux archives pertinentes. L'objectif est de permettre au réseau neuronal de comparer les nouvelles données avec celles des crimes passés et de prédire où et quand le prochain meurtre pourrait se produire.
L'IA analysera divers facteurs influençant les crimes, allant des horaires des transports publics aux phases de la lune. Par exemple, une analyse des meurtres a montré que 95% des crimes de certains serial killer, se produisaient pendant la phase décroissante de la lune. Les développeurs ont identifié 35 caractéristiques médico-légales à intégrer dans la base de données initiale, un nombre qui pourrait doubler à mesure que le projet progresse.
Des initiatives similaires en cours
Au Royaume-Uni, plusieurs commissariats de police participent à une expérience utilisant des superordinateurs pour analyser des bases de données sur les infractions administratives et prédire les actes futurs d’hooliganisme. Ce projet est dirigé par la police de West Midlands, en collaboration avec d'autres forces comme la Metropolitan Police de Londres et la police du Grand Manchester. Le système, appelé NDAS (National Data Analytics Solution), utilise l'apprentissage automatique pour analyser d'énormes quantités de données provenant de différentes bases de données policières. L'objectif est de prioriser les individus qui nécessitent des interventions urgentes afin de prévenir des crimes violents.
Aux États-Unis, plusieurs bases de données et recherches approfondies permettent de tirer des conclusions sur les comportements des tueurs en série, y compris des liens possibles entre certaines caractéristiques de l'enfance et les tendances criminelles ultérieures. Une des bases de données les plus complètes est celle de l'université de Radford, qui contient des informations détaillées sur plus de 4 700 tueurs en série. Cette base de données est utilisée pour analyser divers facteurs, y compris des comportements observés dans l'enfance comme l'énurésie (le fait de mouiller son lit).
En France, les projets PAVE et ODIP de la Gendarmerie Nationale permettent, par exemple, de cibler des zones sensibles aux cambriolages ou encore d’assister les enquêteurs dans la détection d’images particulièrement sensibles.
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