Police scientifique : des chercheurs australiens parviennent à récupérer de l'ADN dans l'air d'une climatisation

Jusqu’ici, lors d'une enquête de police, on savait trouver l’ADN résiduel sur un vêtement porté, un verre touché ou sous les ongles d’une victime agressée. Il est désormais possible de le récupérer dans l’air de la pièce.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des chercheur australiens parviennent à récupérer de l'ADN collecté par les filtres de la climatisation. Photo d'illustration. (WESTEND61 / GETTY IMAGES)

On se croirait dans un épisode de la série Les Experts : on peut désormais savoir si un suspect était dans une pièce, en récupérant son ADN dans la climatisation. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs de l’université Flinders en Australie. En fait, l'ADN est libéré dans des microgouttes de salive quand on respire ou dans des fragments microscopiques de peau morte quand on se déplace. Il reste en suspension dans l’air un bon moment et finit par être collecté par les filtres de la climatisation. En les analysant, on peut savoir quelles personnes sont passées dans la pièce, même si l'on a pris soin de nettoyer toutes les traces à l’alcool. Il est très difficile d’éviter que son ADN se retrouve dans l’air.

L'ADN emprisonné dans le filtre pendant plusieurs mois

Les chercheurs ont montré que l’on peut aussi collecter cet ADN avec le même type d’appareil qui sert aujourd’hui à détecter le Covid dans l’air. Le seul problème est que ce n’est efficace que sur un laps de temps plus court. Car l’ADN peut finir par retomber au sol, par s’accrocher aux objets ou, tout simplement, par être évacué si l’on ouvre la fenêtre pour aérer la pièce. En revanche, s’il y a une climatisation, comme on ne fait que recycler l’air intérieur, l’ADN pourra être collecté plusieurs semaines voire plusieurs mois après, puisqu’il reste emprisonné dans le filtre. Cela pourrait donc donner une arme supplémentaire dans les "cold case", les fameuses affaires classées non résolues.

Pour l’instant, il s’agit uniquement d’expérimentations. Avant de s’en servir dans les enquêtes, il faut encore définir, avec précision, combien de temps après un crime l’ADN peut être récupéré dans une climatisation. Et quand il n’y en a pas, quelle est la meilleure technique pour le collecter directement dans l’air. Cela prouve, une fois de plus, l’importance que prend la police scientifique dans la résolution des enquêtes.

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