Pollution spatiale : une nouvelle génération de satellites en bois s'apprête à être lancée

La raison est écologique, les satellites ne durent pas éternellement et les débris risquent de dégrader la couche d'ozone. Alors que ces satellites en bois de magnolia, mis au point par des chercheurs japonais, brûleront totalement, sans laisser de résidus nocifs.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le satellite japonais Lignosat fabriqué en bois de magnolia, lors d'une présentation à la presse, à Kyoto, le 28 mai 2024. (KOTA KAWASAKI / YOMIURI / AFP)

Une nouvelle génération de satellites s’apprête à être lancée. Des satellites d’un nouveau genre entièrement fabriqués, pas en métal ou en plastique comme d’ordinaire, mais en bois de magnolia. Le premier au monde, baptisé Lignosat, vient d’être assemblé par les Japonais de la start-up Sumitomo Forestry et des chercheurs de l’université de Tokyo. Il sera mis en orbite en septembre par un lanceur SpaceX. Pourquoi le fabriquer en bois ? Pour des raisons écologiques.

Les satellites ne durent pas éternellement, en fin de vie, on les détruit en les envoyant se consumer dans l’atmosphère. Problème : certains morceaux peuvent parfois retomber sur Terre, ce qui peut être dangereux. Mais surtout, en brûlant dans l’atmosphère, leur coque en métal libère des particules, d’aluminium notamment, qui peuvent finir par détériorer la couche d’ozone. Alors qu’avec un satellite en bois, on est sûr qu’il brûlera totalement, sans laisser de résidus nocifs (le CO2 pose moins de problèmes de réchauffement dans les couches hautes de l’atmosphère).

A priori, le satellite sera aussi résistant aux températures spatiales. Plusieurs essences de bois ont déjà été testées sur la Station spatiale internationale. C’est d’ailleurs ce qui a permis de choisir le magnolia pour sa résistance. Dans l’espace, les températures peuvent varier entre -120° C à l’ombre et +150° C en plein soleil. L’envoi de ce premier satellite sera donc l’occasion de vérifier qu’il est capable de résister à des changements de températures extrêmes.

Environ 990 satellites lancés chaque année

Autre avantage du bois, contrairement au métal, il ne bloque pas les ondes électromagnétiques. On peut donc garder les antennes à l’intérieur de l’enceinte. Pas besoin de bras articulés ou de blindage, ce qui simplifie la conception. L’expérimentation devrait donc être suivie de près. Car si cela fonctionne, le bois pourrait bien devenir la norme sur les futurs satellites.

Cette pollution des satellites est, aujourd’hui, dérisoire. Mais une étude du Forum Économique Mondial estime que sur la prochaine décennie, on devrait lancer chaque année 990 satellites. Notamment pour renforcer les mégaconstellations de type Starlink. Tous finiront, un jour, par retomber dans l’atmosphère, alors, autant anticiper.

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