"Portal Kombat" : la France dévoile l'activité d'un réseau de propagande prorusse

Après les cyberattaques, voici la cyberpropagande. L'État a dévoilé, lundi, le démantèlement d'un réseau très structuré qui diffuse de la propagande russe en France.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Portal Kombat", un réseau de propagande russe a été révélé par l'État. (photo d'illustration) (JOHNER IMAGES / JOHNER RF)

L'État vient d'exposer, lundi 12 février, un réseau de propagande, nommé "Portal Kombat", en référence au jeu vidéo Mortal Kombat, qui a plusieurs objectifs, comme de légitimer la guerre en l’Ukraine, semer le trouble sur l’organisation des JO, ou, plus globalement de déstabiliser la France. Ce réseau s’appuie sur les réseaux sociaux, les sites Internet et les forums. Ces trois outils permettant de diffuser de la désinformation et surtout d’amplifier tous les messages, tous les contenus, qui pourraient servir la cause de ceux qui le dirige.

Heureusement, "Portal Kombat" est surveillé de près par Viginum, le service vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères. Il a été créé en 2021 après l’assassinat de Samuel Paty et la campagne "antifrançaise" qui avait suivi sur Internet. La mission de Viginum est d’alerter quand des acteurs étrangers essaient de modeler l’opinion pour leurs propres intérêts, quand il y a des signes de cyberpropagande.

La Russie derrière "Portal Kombat"

La Russie est donc très active en ce moment en France, et même en Europe, puisque c’est un réseau d’au moins 193 sites qui vient d’être mis à nu dans un rapport, avec des ramifications en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne. Tout le réseau cherche visiblement à légitimer la guerre en Ukraine, en ciblant directement les pays qui soutiennent Volodymyr Zelensky.

Pour procéder à cette cyberpropagande, les sites du réseau republient des contenus d’acteurs russes ou pro-russes dans la langue du pays cible. Cela leur permet de remonter plus haut dans les moteurs de recherche et le réseau utilise aussi des robots pour faire la promotion de ce qui est publié sur les réseaux sociaux. En tout, ce sont plus de 150 000 articles qui ont ainsi été répertoriés. D’après le rapport, l’influence en France resterait, jusqu'ici limitée. Notamment grâce aux techniques de pondération des réseaux sociaux et des moteurs de recherche qui privilégient les sites d’information ayant pignon sur rue, mais cela oblige à rester vigilant et à faire attention à ce qu'on lit sur Internet.

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