Quand l’Intelligence artificielle investit l’œnologie

Jusqu’ici, c’était un secteur où on comptait plutôt sur le nez et le palais des experts. Désormais, on pourra aussi compter sur les technologies numériques et sur la science.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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(photo d'illustration) (FINN BJURVOLL HANSEN / MOMENT RF / VIA GETTY)

On connaissait l’importance du terroir pour un vin, c’est-à-dire l’endroit où le raisin a poussé et le château qui l’a mis en bouteille. Mais cela restait très empirique, très lié à l’expérience des œnologues. Un chercheur de l’université de Genève en Suisse vient de prouver l’existence du terroir de façon scientifique, sur les Bordeaux rouges. Comment ? En développant une intelligence artificielle capable d’identifier très précisément le château à l’origine du vin, même quand on a affaire à des cépages identiques. Tout cela, en plus, sans jamais se tromper. Ce que très peu d’œnologues sont capables de faire.

Comment fait la machine ? Elle goûte les vins mais à sa manière. En fait, on lui a fait analyser la composition chimique de plusieurs vins, de plusieurs années et, grâce à l’apprentissage-machine (une technique d’intelligence artificielle), l’algorithme s’est mis à reconnaître la signature chimique spécifique de certains châteaux, le fameux goût unique qui fait le terroir. En revanche, il est moins brillant sur les années où a été produit le vin, puisqu’il se trompe une fois sur deux. Mais c’est aussi la preuve que le terroir permet d’avoir des vins très similaires d’une année sur l’autre, si l’on exclut les années millésimes.

Une approche plus scientifique de la recommandation

Cette évolution technique apparaît comme une très mauvaise nouvelle pour les sommeliers d’autant qu’un autre outil est en préparation, cette fois conçu par une équipe de l’université technique du Danemark. Il s’agit du WineSensed. Il est encore embryonnaire, mais, grosso modo, on pourra lui dire « j’aime tel vin » et il pourra nous en proposer plein d’autres qu’on est sûr d’apprécier.

Alors, cela demande un peu de travail puisqu’il faudra d’abord goûter plusieurs vins au hasard, puis les classer par similitude. Cela va permettre de calibrer notre palais, pour nous recommander les vins les plus proches de nos goûts. Évidemment, cela manque de poésie. C’est une approche plus froide, plus scientifique de la recommandation. Mais c’est aussi beaucoup plus simple que de décrire ses goûts à un sommelier.

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