Du Midwest à Cuba, où sont leurs racines ?

Deux Américains aux parcours aussi différents que singuliers se racontent. Craig Thompson retourne dans le Wisconsin où il a grandi avant de sillonner la planète sur la piste du Ginseng. Edel Rodriguez se souvient de son enfance à Cuba.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Deux façons de se sentir américain. (CRAIG THOMPSON, CASTERMAN / EDEL RODRIGUEZ, BAYARD GRAPHIC)

Craig Thompson a déboulé dans le paysage de la bande dessinée il y a tout juste 20 ans, avec Blankets, manteau de neige, qui évoquait une enfance difficile dans une famille de chrétiens rigoristes. Blankets avait obtenu en France le grand prix de la critique BD. 

Deux décennies et quelques livres plus tard, le dessinateur américain revient dans le Wisconsin et retourne en enfance pour raconter la grande activité qui avait marqué ses années de petit garçon : le dur labeur, dès le plus jeune âge, à dépierrer les champs de Ginseng. Lever avant l’aurore, et travail éreintant à genoux dans des kilomètres de boue.

Connaissez-vous le ginseng ? 

C’est une plante vivace, dont la racine est réputée pour ses propriétés pharmaceutiques, surtout en Asie. Il existe une dizaine d’espèces de ginseng. Les Chinois, eux-mêmes très grands producteurs, ne jurent que par le ginseng… du Wisconsin.

Ce qui amène Craig Thompson à rapidement quitter les sillons de son récit familial pour se lancer dans une enquête, un reportage hors normes sur l’histoire, la production et l’économie de la racine miraculeuse.

Ginseng Roots est un ouvrage foisonnant. On approche les 450 pages dessinées de manière luxuriante, avec force détails. Et qui en disent long aussi sur l’Amérique et la Chine contemporaines.

Ginseng Roots, aux éditions Casterman.

Une odyssée américano-cubaine

Cette BD-là a pour titre Worm, ce qui veut dire ver de terre. Edel Rodriguez, graphiste internationalement reconnu, notamment pour quelques couvertures de magazines où il se paye la tête de Donald Trump, y raconte son enfance à Cuba, au temps de Fidel Castro: l'embrigadement idéologique, la surveillance policière permanente, une vie de famille à la fois heureuse et difficile, jusqu’au périlleux départ de la parentèle pour les Etats-Unis.

Worm, gusano, en espagnol, c’est ainsi que Castro appelait les traîtres qui fuyaient leur pays. Worm est une lecture édifiante, documentée, captivante, copieuse aussi, près de 300 pages ici, chez Bayard Graphic.

À noter qu’Edel Rodriguez et Craig Thompson seront présents au festival America, qui se tient à Vincennes du 26 au 29 septembre. Un autre grand de la bande dessinée du réel, Joe Sacco, y sera également pour défendre son pamphlet en BD Guerre à Gaza (éd. Futuropolis).  

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