Histoires de vaincus

A
72 ans, Carlos Gimenez est peut-être aujourd'hui le plus grand auteur de BD
espagnol. Par la force de son trait, dynamique, énergique et
généreux. Par son propos aussi. Au début des années 1980, Carlos Giménez a
entrepris de composer en bande dessinée une œuvre unique qui tient à la fois de
l'autobiographie et de la BD historique. Après Paracuellos et Barrio où
il racontait son enfance et son adolescence démunies à Barcelone, après Les professionnels et Pepe , remarquables plongées dans l'univers
des dessinateurs des années 1960 et 1970, voici Les
Temps mauvais . Soit la guerre d'Espagne, la faim, les douleurs, la haine
et le système D.

Les Temps
mauvais ,
220 pages, aux éditions Fluide Glacial. 

Le
tome 3 de Pablo nous emporte lui
aussi en Espagne. Pablo , c'est
l'évocation de la jeunesse de Picasso. Les deux premiers volumes ont connu un
succès public mérité. Scénario de Julie Birmant, dessin de Clément Oubrerie, le
nouvel opus, sous-titré Matisse , déplace
l'action de la colline de Montmartre aux paysages de la Catalogne où, avec sa
compagne Fernande Olivier, le peintre part se ressourcer pour mieux revenir à
Paris.

Pablo aux éditions
Dargaud.

L'histoire
contemporaine vue du côté des vaincus... Adaptation BD du récit autobiographique de
Chronis Missios, Toi au moins, tu es mort
avant raconte le parcours chaotique de la Grèce après la Seconde guerre
mondiale ; la Grèce de la guerre civile, du retour à la démocratie, la
Grèce des Colonels... mais vue du fond d'une prison. Ici, Salonique, Corfou,
Corinthe représentent autant de cachots dans lesquels fut jeté pendant 21 ans l'auteur, militant communiste. Ce destin a bouleversé les scénaristes Sylvain
Ricard et Myrto Reiss. Dessiné en couleurs sépia par Daniel Casanave,

Toi au moins, tu es mort avant est édité chez Futuropolis.

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.

Assistante mangaka le blog , de Riichi Kasai, chez Kana

Quel est le métier d'un assistant de manga ? Quel est son
rôle dans l'équipe ? Dans quelles conditions travaillent ces maillons de la
chaîne de création ? Quels avenirs, quelles ambitions, quels matériels, quels
salaires, quels horaires, quelles règles de conduite, quelles possibilités de
rencontres, etc ? Tout cela vu de l'intérieur, dévoilé par une assistante
rêvant un jour de devenir un mangaka reconnu.

Riichi Kasai est une mangaka devenue célèbre grâce à son
blog illustré.
Cet ouvrage est l'adaptation papier du blog et raconte non sans humour son
quotidien : états d'âme, déboires professionnels, passions... Des dessins
simplistes, mais une lecture fraîche et drôle qui nous en apprend un peu plus
sur la vie de ceux qui rêvent de devenir mangaka.

Warlord (Vol 1 et 2) , de Sung Jae Kim (scénario) et Byung
jin Kim (dessins), chez Ki-oon

Pourchassés par leurs ennemis, la princesse Arasol et son
expédition tentent d'atteindre la mystérieuse Arkanzel, cité refuge d'un groupe
d'assassins. Dernier recours de l'empire pour échapper à la destruction, ces
guerriers exceptionnels seraient capables de mener à bien les plus périlleuses
missions... Mais si c'est le cas, accepteront-ils de prendre part à une guerre
qui n'est pas la leur ?

L'auteur de Jackals et Chonchu fait son grand retour avec Warlord,
une épopée de dark fantasy. Ce manhwa (manga coréen) bénéficie de dessins précis
et détaillés. Le rythme soutenu nous fait pénétrer rapidement dans l'histoire
et les combats et laisse peu de temps morts. Warlord a reçu le Today's Manhwa
Award 2012 du ministère de la culture coréenne.

La bande-annonce de Warlord

Lire un extrait de Warlord

Soul messenger , de Tôru Fujisawa (scénario) et Shô Kitagawa
(dessins) chez Pika

Kei Misaki vient d'entrer à la rédaction d'un grand journal,
et doit assurer des tâches sans intérêt. Pourtant elle est douée d'un pouvoir
hors du commun : elle est capable de voir les esprits des morts et d'entendre
ce qu'ils disent. Le jour où elle doit écrire un article sur le suicide
mystérieux d'une jeune femme, Kei se rend sur les lieux du drame et essaie de
transmettre à l'inspecteur Nishijima les indices que lui souffle la victime. Mais
parviendra-t-elle à faire éclater la vérité ?

Si le scénario n'a rien d'exceptionnel, l'héroïne, elle, est
attachante et l'on se laisse bien volontiers happé par l'histoire. Les dessins
de Shô Kitagawa feront des heureux parmi les fans de Tôru Fujisawa (GTO,
Reverend D), ici au scénario, tellement le style est proche.

Lire en extrait de Soul messenger