La folle semaine de la Bande dessinée
La bande dessinée a vécu en ce mois de novembre 2022 une semaine mémorable. Avec, en point d'orgue, l'installation de Catherine Meurisse à l'Académie des beaux-arts.
Quelle semaine ! Lundi matin, la salle ovale tout juste rouverte de la Bibliothèque nationale de France accueille la présentation du prochain festival d’Angoulême qui se tiendra du 26 au 29 janvier 2023, avec en invitée d’honneur la canadienne Julie Doucet, élue grand prix de la ville d’Angoulême, lors de la précédente édition. On peut se préparer en lisant Maxiplotte, le recueil de ses 12 années de travail en bandes dessinées paru à L’Association.
A propos d’Angoulême, une nouveauté surprenante à signaler : la création d’une "place du 9e art" qui rassemblera les galeristes, les maisons de vente et les revues spécialisées. Le festival prend la mesure de l’ancrage de la BD dans le marché de l’art.
Lundi à la BnF, mardi au Collège de France
Lieu tout aussi prestigieux pour la culture, le Collège de France a confié cette année la chaire de création artistique à Benoît Peeters. Tous les mardis matins, devant une salle de plusieurs centaines de places pleine à craquer, le scénariste et théoricien de la bande dessinée donne un cours magistral sur le 9e art. À la sortie, on n’a qu’une envie : se ruer sur ses propres œuvres, à commencer par le monde des Cités obscures, les 11 albums qu’il a écrits avec le dessinateur François Schuiten, aux éditions Casterman.
Mercredi, sous la coupole
Une apothéose ! Quai Conti, toujours à Paris, pour la première fois de son histoire, l’Académie des beaux-arts, créée en 1816, accueille dans ses rangs un auteur de bande dessinée. Cet auteur est une autrice, Catherine Meurisse. Discours, solennité, applaudissements, remise de l’épée d’académicienne par son collègue dessinateur Blutch.
Comme les choses sont bien faites, de Catherine Meurisse paraît ces jours-ci aux éditions Dargaud, un album érudit et facétieux : Humaine, trop humaine, dans lequel la nouvelle académicienne se joue, avec une verve rosse et piquante dans les dialogues, et un indéniable sens du burlesque dans le dessin, des figures de philosophes les plus admirés. Descartes, Voltaire, Deleuze, Pascal, Cioran ou Schopenhauer en prennent pour leur grade. Rires aux éclats garantis !
Humaine, trop humaine, de Catherine Meurisse, aux éditions Dargaud
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.