Cet article date de plus de deux ans.

La violence du capitalisme naissant

Xavier Dorison et Thimothée Montaigne nous invitent à embarquer en 1629 à bord du Jakarta, navire battant pavillon de la Voc, la puissante compagnie maritime néerlandaise. 

Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
FACE A LA VIOLENCE D'UN POUVOIR TOTALITAIRE (THIMOTHEE MONTAIGNE, GLENAT / FELIX DELEP, CASTERMAN / FELIX DELEP, CASTERMAN / FELIX DELEP, CASTERMAN)

Si aujourd’hui le monde appartient à Amazon et consorts, au XVIIe siècle, le pouvoir économique avait pour nom la Voc. Soit, en français, la compagnie néerlandaise des Indes orientales. En à peine deux siècles, le pavillon de la Voc a flotté sur près de 5000 navires.

Un Etat dans l’Etat

La Voc a ses propres lois, son armée, sa monnaie. Le scénariste Xavier Dorison a trouvé dans ce paysage économique des anciens Pays-Bas la matière de son nouveau récit.

"Dans ce contexte de liberté et d’économie libérale, la Voc va appliquer le vieux principe du renard libre dans le poulailler libre : un niveau de violence capitalistique absolument dingue qui va se traduire par une violence physique absolue à bord de ses navires."

Le scénariste, Xavier Dorison

à franceinfo

Sur les navires de la Voc, le capitaine lui-même n’est pas maître à bord. Le pouvoir, le pouvoir absolu est entre les mains d’un personnage unique, le subrécargue, nommé par les directeurs de la compagnie. L’obéissance doit être totale.

"Un mot de trop et c’était le fouet. Une dispute ? Les deux hommes étaient enfermés ensemble dans un sac et jetés à la mer."

Le scénariste, Xavier Dorison

à franceinfo

L’effrayante histoire des naufragés du Jakarta

Xavier Dorison, au scénario, et Thimothée Montaigne, au dessin, nous font vivre ce huis-clos redoutable dans un récit sans pitié. Le premier volume – il y en aura deux – se termine au moment où le navire se fracasse sur des récifs inconnus.Le second tome verra l’équipage naufragé se retourner contre ses maîtres. Les oppressés deviendront oppresseurs.

Une mention particulière pour les couleurs de Clara Tessier dont 1629 est le premier travail de coloriste de BD avec des lumières très réussies.

1629, aux éditions Glénat.  

Xavier Dorison signe aussi, cette fois avec le dessinateur Félix Delep, le troisième volume du Château des animaux, autre fable cruelle sur le pouvoir et la violence. 

Le Château des animaux, trois volumes parus, aux éditions Casterman. 

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