Les lendemains chanteront

Deux BD qui font du bien et remontent le moral : "Les Aventuriers de l'Urraca" de Rémi Farnos et "Nos Rives partagées" de Zabus et Nicoby.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ne voyez-vous rien venir ? Si, quelques moments de lecture qui font plaisir. (REMI FARNOS, LE LOMBARD / NICOBY, DARGAUD)

Pour les pirates qui sillonnent les mers à bord de l’Urraca, un fier trois mats comme on les aime dans les histoires de pirates, tout commence quand l’équipage débarque sur une île luxuriante, à la recherche d’un trésor promis par le redoutable capitaine Sherman, un chef qu’il suivrait au bout du monde, les yeux fermés.

La promesse de l'aventure

Manque de chance, de trésor, il n’y a point ! En revanche, les indigènes, leurs arcs et leurs flèches, obligent tout ce petit monde à remonter à bord, vite fait bien fait. Croyez-vous que, malgré la déconvenue et les morts à déplorer, nos marins de fortune rumineraient leur déception ? Que nenni ! Car le capitaine Sherman, plus miséricordieux qu’il ne le laisse paraître, a un don : celui de raconter de formidables histoires, de faire rêver ses hommes et de les entraîner encore et toujours sur la piste du prochain butin.

Les Aventuriers de l’Urraca, ce n’est pas l’aventure à portée de main, c’est le goût de l’aventure, l’espoir qui fait gonfler les voiles, le plaisir de tourner la page. Et qui sait, s’il n’y aura pas quand même un trésor à découvrir, au bout du voyage.

Les Aventuriers de l’Urraca, de Rémy Farnos, aux éditions du Lombard.

Il faut croire en demain

Alors là, c’est encore mieux, il ne se passe rien. Du moins, pas grand-chose. Nos rives partagées, ce sont des histoires de voisins au moral aussi bas qu’un ciel de pluie, dans un bourg tranquille, au bord d’une rivière paresseuse. Un prof déprimé qui en a marre de corriger les copies de ses élèves ; une jeune femme qui ne sait pas si elle préfère les filles ou les garçons ; un garçon qui, lui, sait qu’elle lui plaît bien, mais ne sait pas comment le lui dire ; un homme en chaise roulante qui voudrait que tout s’arrête ; une mère à qui sa fille ne parle plus.

Tout ça n’est pas drôle, et pourtant, il suffira d’un rien, ici et là, pour que demain soit lumineux. J’ai oublié de vous dire que toutes ces tranches de vie sont observées et commentées par les animaux – crapaud, chat, moineau, écureuil ou araignée – qui partagent notre quotidien, sans que nous n’en ayons jamais vraiment conscience. Sur ce tendre scénario de Zabus, Nicoby dessine délicatement, sans prétention et avec beaucoup de légèreté.

Nos rives partagées, Aux éditions Dargaud.

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