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Mattéo, les jours heureux

Avec  "Août 1936", Jean-Pierre Gibrat nous propose la troisième époque de sa saga historique "Mattéo". Après la Première guerre mondiale et la Révolution russe, la joie des congés payés. A savourer d'urgence. Avant le retour des mauvais jours.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

Mattéo est un jeune
français, fils d'immigré espagnol, que l'on avait découvert en 1914 et que nous
allons accompagner jusqu'à l'année 1939. Dans ce nouvel opus, on le retrouve
avec bonheur, en route pour Collioure. L'heure est à la joie, aux vacances, au
soleil, à l'amour. Par la grâce du Front populaire,  Mattéo et ses amis savourent les premiers
congés payés.
Les personnages sont si attachants qu'on ne peut s'empêcher de se
dire que l'auteur y est sans doute en famille. En fait, Gibrat nous dit avoir eu une grand-mère à la fois stalinienne et très croyante. Mattéo, lui, est né dans une famille à l'anarchisme
généreux, à l'engagement solidaire. Le jeune pacifiste va paradoxalement se
retrouver au cœur de tous les conflits de son temps. La Première guerre
mondiale avant-hier, la révolution russe hier, la guerre d'Espagne demain.

Dans "Août
1936", Jean-Pierre Gibrat excelle à mettre en scène ces 15 jours qui
rétrospectivement apparaissent comme une parenthèse enchantée. Des quais bondés
du départ aux plages du sud-ouest, les pages irradient ce bonheur simple,
euphorique. Lumineuse, cette BD-là chante et danse. Avec des dialogues
savoureux et des bonshommes qui ne manquent pas de réparties. 73
pages qui nous feraient presque croire que la vie va changer. A peine trois ans
plus tard, le monde entier basculera dans le cataclysme de la seconde guerre
mondiale.

"Mattéo",
Jean-Pierre Gibrat, aux éditions Futuropolis.

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia
vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Albator à l'honneur en ce mois de décembre. Héros de
nombreux enfants des années 80, Albator revient au cinéma, le 25 décembre, avec
Albator, Corsaire de l'Espace et dans une très belle intégrale de
plus de 1.000 pages, aux éditions Kana.

Leiji Matsumoto débute Albator (Uchu Kaizoku Captain Harlock ) en 1977, aux éditions Akita
Shoten
. Au Japon, on dénombre trois tomes reliés, et cinq tomes en France chez Kana.
L'intégrale sortie chez Kana est l'occasion de (re)découvrir Albator autrement
qu'en série télévisée. On est très vite happé par les aventures intersidérales
du capitaine corsaire où se mêle complots, invasions, combats spatiaux... et l'on
retrouve avec joie les qualités graphiques et narratives de Leiji Matsumoto.

An de grâce 2977, lorsque toutes les mers du globe eurent
disparu, les hommes pensèrent que la fin du monde était arrivée. Ils
s'apitoyèrent sur leur sort, sans même songer à l'espace infini qui s'étendait
au-dessus de leur tête. Seule une poignée d'hommes, croyant en l'avenir radieux
du genre humain, eurent le courage d'aller explorer la "mer du
dessus". Alors, les autres ricanèrent en disant : "Ce sont des fous
qui courent après un rêve irréalisable.
" Les autres furent considérés
comme des hors-la-loi. Sillonnant l'océan intersidéral, le capitaine Albator et
tout son équipage déploient leurs forces pour tenter de stopper l'invasion de
la Terre.

La bande-annonce d'Albator, Corsaire de l'Espace , au cinéma le 25 décembre 2013.

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