Quand le pouvoir des fleurs s'est fané

Nous retournons à Altamont, aux Etats-Unis, en décembre 1969, pour revivre un des épisodes les plus sombres de la grande histoire de la pop culture.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La face noire du rêve californien (CHARLIE ADLARD, GLENAT)

Jusqu’au 6 décembre 1969, le nom d’Altamont était associé à un circuit automobile dans le nord de la Californie. Depuis, cette date et ce lieu sont tragiquement devenus synonymes de la fin d’une époque, celle du "Flower Power" qui chantait Peace and Love.

La musique et la mort

Ce jour-là, Altamont accueille l’un de ces festivals de musique qui ont vu le jour dans les années 60. Le plus célèbre d’entre eux, Woodstock, s’est tenu l’été précédent. Comme une sorte d’acmé du mouvement hippie, dont Altamont, au contraire, va sonner le glas.

Trop de drogues, trop de violence, une organisation lamentable, improvisée au dernier moment ! Chargés d’assurer la sécurité, les Hell’s angels se déchaînent. Pendant le concert des Rolling Stones, un jeune noir est tué à quelques mètres de la scène. Tout est filmé, et va nourrir la légende noire du rock’n’roll.

Une BD qui respire l'esprit d'une époque révolue

Altamont nous replonge totalement dans l’esprit et l’ambiance du moment. C'est un pur comics, comme les Américains savent les faire. Sauf que le dessinateur est anglais. Il s’agit de Charlie Adlard, le dessinateur de la saga The Walking Dead. Et que le scénariste, Herik Hanna, est français. 

"De cette période, on retient surtout la mode, la musique incroyable, les jeunes Californiens défoncés jusqu’aux yeux. Mais c’est aussi une jeunesse qu’on envoie mourir dans une jungle, à l’autre bout du monde, des présidents assassinés, une quinzaine de serial killers au même moment en Californie, des gourous violents et leurs meutes."

Le scénariste Herik Hanna

à franceinfo


La très bonne idée de cette BD est d’avoir commencé par nous embarquer pour un road trip de près de 60 pages, dans un de ces combis Volkswagen que les chevelus en jeans et pattes d’eph, affectionnaient alors.

Nous voyageons, pendant la moitié du livre, avec un vétéran tout juste rentré du Vietnam, sa copine en bandana, deux blacks en rupture de communauté, et un fils à papa, trop porté sur les psychotropes. De quoi dessiner, au fil des rencontres, sur la route, le paysage de l’Amérique. Suivront les pages sombres d’une nuit d’enfer.

Notez encore que, grâce à un QR code, vous pouvez lire la BD en écoutant la playlist de l’album.

Altamont, aux éditions Glénat.

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